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SIX SEMAINES CHEZ KAMRASI. 483 de Vouaganda serait chargé de venir nous enlever. Kamrasi, fort ému de la nouvelle, a brandi sa lance d’un air guerrier, en de mandant à ses capitaines « s’ils laisseraient accomplir un pareil projet? » Puis il a demandé à Frij ce que nous ferions dans de telles circonstances. « Nous nous laisserions couper la tête plu tôt que de ne pas aller au Gani, » a répondu ce fidèle serviteur. Pour moi, je fais conseiller au monarque, par Kidgwiga, de lais ser arriver Budja, qui est le chef de l’ambassade. Le fera-t-il? je ne sais : mais en attendant, on bat le tambour de tous côtés, et il est fort question de bâtir un retranchement autour de notre hutte. Les soldats arrivent de toutes parts, soit qu’il s’agisse de repousser les Vouaganda ou de marcher contre Rionga, le frère rebelle. Kamrasi dirige lui-même les préparatifs de guerre ; les châtiments qu’il inflige sont moins nombreux et moins cruels que ceux de Mtésa, et il ne manque pas de signaler cette diffé rence aux gens qu’il fait fouetter. « Dans l’Ouganda, leur dit-il, on vous couperait la tête. » 29 septembre. — Nous ne voyons plus Kamrasi, qui s’excuse sur la multiplicité de ses occupations belliqueuses. Budja et Kasoro sont à quelque distance, avec une cinquantaine de Voua ganda. Le roi les a fait prévenir « que s’ils avançaient encore, il nous ferait partir en cachette pour le Gani, quitte à marcher ensuite contre eux. Je chargeai Frij de lui représenter qu’au lieu de repousser les avances de Mtésa et de maltraiter ses envoyés, li ferait bien mieux de les laisser parvenir jusqu’à nous, et de combattre cette répugnance que, dit-il, les Vouaganda lui ont toujours inspirée. 30 septembre.—Kasoro, laissant Budja derrière lui, est arrivé sans permission jusque dans notre camp. Je ne puis cependant lui accorder l’audience qu’il demande, sans l’autorisation préa lable de notre hôte. Celui-ci nous l’accorde par l’entremise de son kamraviona, et Kasoro, admis en ma présence, sous l’ex presse condition que notre conférence aura lieu devant les offi ciers de Kamrasi, me donne des nouvelles de l’Ouganda. Mes déserteurs ont été fort malmenés par Mtésa, qui leur a reproché de m’avoir abandonné lâchement malgré l’ordre formel qu’il leur avait donné de m’escorter jusqu’au Gani. En revanche, il leur a laissé leurs armes, ne voulant rien s’approprier de ce qui m’appartenait, et il ne les a point déportés, comme je le lui avais