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478 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. tion. Lorsque tout fut terminé, on me demanda l’exhibition de mon chronomètre qui était, au dire des officiers, la corne magi que moyennant laquelle les hommes blancs retrouvent leur chemin dans le monde entier. Kamrasi manifesta le désir de posséder cet objet, le seul, avec les fusils, qui lui fût absolument inconnu. Je tâchai de m’excuser en lui laissant l’espoir que s’il envoyait des messagers dans le Gani, on pourrait lui procurer un instrument pareil au mien. « En attendant, et faute d’en avoir un second, il m’était interdit de lui sacrifier celui-ci. » Changeant de sujet, le roi demanda : « Qui gouverne l’Angleterre? — Une femme, lui fut-il répondu. — A-t-elle des enfants ? — Certainement, et voici deux d’entre eux, « repartit Bombay avec son imperturbable assurance.'* Kamrasi n’en persista pas moins à nous prendre pour des tra fiquants, et nous proposa un échange de vaches que nous repous sâmes comme tout à fait indigne de nous. A l’issue de la confé rence, il nous fit passer quatre pots de pombé, qui furent les très-bien venus. 19 septembre. — Je fais proposer à Kamrasi le tiers des fusils que nous avons laissés dans l’Ouganda et le tiers des marchan dises restées chez Roumanika, s’il veut les faire réclamer de notre part et fournir les hommes nécessaires au transport de ces divers objets. Il me répond par des assurances de bon vouloir. « Je ne dois m’inquiéter de rien. J’aurai tout ce qu’il me faudra. Le roi m’aime beaucoup, et désire entourer son nom d’une gloire durable. » Provisoirement, il m’en voie deux pots de pombé, un sac de sel et une boule de beurre. Le sel, très-blanc et très- pur, vient d’une île située dans le lac qu’on appelle « le petit Louta Nzigé » à soixante milles du palais où nous sommes, dans la direction de l’ouest. En me parlant de ce lac et des pays qui l’entourent, l’Ouganga, l’Ouléga, le Namachi (deux degrés de latitude nord, vingt-huit de longitude est) on mentionne, au delà de cette dernière contrée , et à peu près sous le deuxième degré de latitude nord, les Wilyanvouanlou(cannibales) qui « en terrent les vaches et mangent les hommes. » Ce sont sans doute ces Nyam-Nyams chez lesquels Petherick prétend avoir pénétré en 1857 et 1858. On assure qu'ils créent entre eux une sorte de