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465 BAHR -EL-ABIA D (LE NIL BLANC). nées de cachot. * Les drôles répondirent insolemment par leur cri : « Tuendé sétu! » (Allons-nous-en!), et courant se grouper autour des tambours vouaganda, battirent la marche du départ. 1 er septembre. — J’ai mandé Budja ce matin, au moment où il allait se mettre en marche. En guise de « lettre * pour Mtésa, je lui confiai un pluviomètre en verre : il annoncera de ma part, « qu’aussitôt après avoir conféré avec Kamrasi, sur les moyens d’ouvrir de nouvelles communications, je dépêcherai un nouveau message au roi de l’Ouganda; j’espère que ce dernier désarmera les traîtres qui m’abandonnent, et gardera pour moi tous leurs fusils; quant aux hommes, je désire qu’on les transporte sur une île du N’yanza, car je ne veux plus tolérer dans mon camp la présence de pareils coquins. Des désertions comme celle-ci suffisent pour empêcher les hommes blancs de venir visiter ces contrées. » Les Vouaganda se sont éloignés là-dessus, emme- nantavec eux vingt-huit Vouangouana, qui emportent vingt-deux carabines. Avec eux s’éloigne la gouvernante Manamaka, jusque- là pénétrée d’un profond respect pour les talents magiques au moyen desquels je dominais, selon elle, la volonté des rois du pays, les décidant à m’accorder passage dans les endroits où pas un homme de ma couleur ne s’était encore montré. Bien que ma suite se réduisît maintenant à vingt hommes, dont seulement quatorze étaient armés de carabines, j’aurais voulu partir immédiatement pour le palais de Kamrasi, mais je ne disposais plus d’assez de bras, vu la quantité de bagages à transporter. Après un assez court délai, nous vîmes se préci piter dans le camp, la lance haute, une cinquantaine de Vouan- yoro, tout prêts à tomber sur les Vouangouana, aux mains des quels ils venaient nous arracher par ordre exprès de leur grand Mkamma (ou monarque), maintenant très-désireux de recevoir chez lui des voyageurs blancs, «attendu, disait-il, que ni son père, ni les pères de son père n’avaient jamais eu pareille bonne for tune. » Kajunjou lui-même, dont les rapports avaient motivé cette prise d’armes, parut peu après, vers dix heures du matin, à la tête de cinquante guerriers, qui semblaient fort heureux de trouver l’ennemi bien loin et, par conséquent, la besogne faite. Leur uniforme consistait tout simplement en un mbougou, ou feuille de bananier roulée autour de leur tête, et dans un four reau de cuir décoré d’une queue de vache, qui enveloppait le fer 30