XVI BAHR-EL-ABIAD (LE NIL BLANC). Sur le Nil. — Nous voilà pirates. — Couardise à front levé. — L’ennemi se montre. — Combat naval. — Bombay compromis. — Marche rétro grade. — Je cours après Grant. — Nos chances s’améliorent. — La fron tière franchie. — Un message royal. — Échange d’ambassadeurs. — Accueil équivoque. — Mtésa nous rappelle en vain. — Difficultés avec Kamrasi. — Chasse aux éléphants. — Un possédé. — Prétentions con tradictoires. — Le rêve de Frij et le rêve de Grant. — Anxiétés du Roi des rois. 13 août. N'yassi. — Cinq barques, chacune de cinq planches reliées ensemble et calfeutrées par des lambeaux de mbougou, constituaient la flottille sur laquelle je suis monté —avec douze Vouangouana, Kasoro, ses pages, et un équipage peu nombreux — pour me rendre dans l’Ounyoro, chez le grand roi Kamrasi. Quelques chèvres, des chiens, le bagage, sans parler du grain et de la viande séchée, forment le complément de la cargaison. Quant à la durée du voyage, personne ne saurait la prévoir. Nous avançons à l’aide de rames, mais nos paresseux matelots, quand la fantaisie ne leur prend pas de se devancer l’un l’autre, profitent du courant qui nous emporte, pour se laisser aller à la dérive. — Le fleuve, bien différent de ce qu’il était au-dessus des chutes Ripon, participe à la fois de la rivière et du lac. Sa portion centrale est dégagée de tout obstacle, mais le long des rives est frangé de grands roseaux, derrière la cime des quels on voit s’abaisser, en pente douce, les berges revêtues de gazons verdoyants. Spectacle charmant et digne d’intérêt, dont