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448 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. d’elles, et lui proposa, pour l’amuser, « de faire couper en morceaux, sous ses yeux, les trois qui restaient. » Bombay, — à le prendre au mot, — se serait admirablement tiré de ce pas difficile en répondant que « le Bana n’aimait pas à être témoin de pareilles cruautés, et qu’un serviteur fidèle ne doit pas rechercher des spectacles antipathiques à son maître. » Viaroungi, qui m’envoie du tabac et force bonnes paroles, me fait dire qu’il vient d’obtenir, pour lui et les Vouazinza,l’autori sation de rentrer chez eux. Parmi les hôtes du roi, K’yengo est le seul retenu en otage, d’ici au retour des Vouakoungou char gés par Mtésa d’aller lui chercher de la poudre. Mon petit Lugoï, enfin, a été réexpédié chez ses parents. — Tel est, en substance, le rapport de Bombay. 11 août. — L’officier chargé de nous procurer des barques s’étant permis de soutenir effrontément qu’il n’en existait au cune, a été châtié par Kasoro qui l’a fait mettre aux ceps. D’au tres messagers ont été expédiés à Kirindi, d’où ils ramèneront des matelots, et au bas du fleuve, où ils trouveront certainement des embarcations. Quand les pêcheurs ont appris qu’un ordre royal leur enjoignait de me fournir du poisson, ils ont disparu comme par enchantement, et Rasoro fait si grand’peur à tout le pays qu’on ne brasse plus de pombé autour de nous. 12 août. — Nous avons mis à mort deux vaches et préparé leur viande pour le voyage, — les trois autres et une de nos chèvres s’étant perdues dans la Louajerri ; puis nous avons dis tribué aux femmes de l’endroit, pour payer leur hospitalité, quelques poignées de verroteries. Elles sont presque toutes Vouanyoro et ont été capturées par Mtésa, qui les a plus tard assignées à Mlondo. On leur a dès leur jeune âge, disent-elles, arraché une partie de leurs dents (tantôt quatre, tantôt six des incisives inférieures), « parce qu’aucun Myoro ne laisse boire dans sa coupe à moins que cette opération n’ait été pratiquée. » Le même usage existe dans l’Ousoga