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PENTES SEPTENTRIONALES DE L’AFRIQUE. 447 messagers ont traversé, pour se rendre au palais, jusqu’à douze cours d’eau, tous fort importants (entre autres, la Louajerri) qui prennent tous leur source dans le Lac. Dès le lendemain du jour où ils m’avaient quitté à Kira, ils obtinrent une audience royale, Mtésa s’étant imaginé que Bombay venait lui annoncer ma mort, résultat de quelque attaque inopinée. Sa surprise fut grande quand on lui apprit que rien de semblable n'était arrivé, mais que les officiers d’Ourondogani s’étaient montrés intraitables, ne voulant se soumettre qu’à l’autorité directe du sakibobo. Irrité de leur désobéissance, le roi fit arrêter, séance tenante, ce grand officier qui se trouvait présent : « Qui donc est le roi, s’écriait-il avec chaleur, si les ordres de cet homme-ci sont pré férés aux miens? » Puis, se. tournant vers le sakibobo lui-même, il lui demanda « de quel prix il entendait payer son pardon? » Celui-ci, comprenant que sa vie ne tenait qu’à un fil, répondit sans hésiter qu’il fixait sa rançon à quatre-vingts vaches, quatre- vingts chèvres, quatre-vingts esclaves, quatre-vingts mbougou, quatre-vingts charges de beurre, autant de café, autant de tabac, autant de tous les produits de l’Ouganda. Sa liberté lui fut alors rendue. Bombay présentant ma requête dans les termes qu’on a vus plus haut : « Soyez tranquille, répondit le roi, de tout ce que me demande le Bana, rien ne lui sera refusé; mais il n’est pas né cessaire que je lui envoie le sakibobo. Mes pages suffisent pour porter mes ordres aux princes aussi bien qu’aux sujets. Kasoro, muni d’instructions complètes, vous escortera comme devant ; Budja et lui, de plus, accompagneront le Bana jusqu’au Gani. » Néanmoins, il se passa quatre jours encore, avant que mes envoyés eussent la permission de partir avec le bétail que le roi leur avait donné à mon intention, et avec un officier adjoint à notre expédition. Ce dernier avait ordre de trouver des bar ques pour nous mettre en route et de venir ensuite rendre compte de sa mission par-devant le monarque. Lors de la der nière audience qui leur fut accordée, le roi se trouvait avoir sous les yeux, accroupies dans un coin de la cour où elle se tenait, quatre femmes qu’il venait de faire arrêter et de con damner à mort. Il proposa de me les envoyer, et comme Bombay hésitait, » n’ayant pas, disait-il, la permission d’emmener des femmes, » Mtésa, sans plus d’examen, lui fit cadeau de l’une