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430 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. sages avis de Budja, j’ai promené mon fusil dans toutes les di rections, ce qui m’a fait rencontrer tour à tour des pàliahs, une petite espèce de pluviers, et des antilopes vertes à cornes droites qui portent ici le nom de mpèo. Leur peau sert à fabriquer l’es pèce de tabliers que préfèrent les sorcières-mabandwa. 14 juillet. — Un berger mhouma, que j’ai rencontré dans le cours de mes flâneries, et auquel je demandais quelques rensei gnements sur le gibier, m’a répondu sur un ton assez maus sade : « En fait d’animaux, je ne connais que mes vaches. * Elles étaient, effectivement, on ne peut mieux nourries et soignées. J’ai tiré un daim de l’espèce leucotis (qu’on appelle ici nsounnou) ; c’est le premier que j’aie rencontré depuis le commencement du voyage. 15 juillet. — Ce matin, nos gens étant allés chercher de l’eau, quelques Vouaganda, placés en embuscade, leur ont décoché une javeline ; mais cette fois la réplique ne s’est pas fait attendre, car les » cornes, » — c’est ainsi qu’ils appellent nos fusils, — se trouvaient bien et duement garnies, et deux d’entre eux ont été régalés de menu plomb. Dans la soirée, comme nous reve nions de la chasse, d’autres Vouaganda, également dissimulés dans un épais fourré, nous ont appelés pour nous demander ce que nous leur voulions : — « N’est-ce point assez, disaient-ils, de nous avoir expulsés de nos maisons et de nos plantations, et de nous avoir réduits à vivre comme des animaux sauvages? » Ja mais ils n’ont voulu croire, malgré toutes nos assurances, que nous étions purement et simplement des chasseurs, et fort éloi gnés de vouloir leur faire aucun mal. Ce soir, un des serviteurs de Budja, revenu du palais, nous annonce que le roi est parfaitement satisfait des mesures adop tées par son Mkoungou, relativement au meurtre de Kari. Main tenant que nous avons des vaches à manger, il espère que nous n'aurons plus à nous mettre en quête de nourriture, et que nous nous tiendrons réunis dans un « seul jardin, » Il n’y a pas à s’inquiéter pour le moment des meurtriers que l’on veut pu nir, attendu qu’ils sont sur leurs gardes et n’ont probablement pas manqué de se mettre hors d’atteinte. Mais d’ici à quelque temps, lorsqu’ils pourront croire que tout est oublié, on les fera bel et bien appréhender par des officiers envoyés tout ex près. Leur crime n’est pas douteux, car on ne saurait supposer,