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PENTES SEPTENTRIONALES DE L’AFRIQUE. 429 le musée du roi. Je lui fis en même temps témoigner le désir de recevoir les « robes d’honneur » et les javelines qu’il m’avait autrefois promises, et qui devaient faire connaître à mes com patriotes les manufactures de son royaume. Les gens qui avaient emmené Kari dans la fatale expédition que nous avons racontée, accusés de l’avoir fait tomber dans une embuscade, furent en - voyés au palais, en même temps qu’une plainte formelle contre les habitants du village, plainte à laquelle nous devions attendre qu’il eût été répondu. Personne ne voulait plus m’accompagner dans mes parties de chasse, Budja l’ayant défendu de la manière la plus expresse : « les villageois, disait-on. entouraient le camp et me- naçaientde mort quiconque oserait en sortir : nous n’étions pas, en effet, sur le grand chemin de l’Ouganda, et il n’appartenait dès lors à personne ni de s’emparer de leurs maisons, ni de mettre leurs jardins au pillage. » 13 juillet. — La nuit dernière, ayant perdu deux des vaches assignées à son détachement, et voyant les nôtres au grand com plet sous les arbres auxquels nous les avions attachées par le pied, Budja s’informe des charmes que nous avons dû employer pour les retenir. Jamais il n’a voulu croire que de bonnes cordes avaient remplacé pour nous toute espèce de sortilèges. Une des sœurs de la reine, informée du meurtre de Kari, est venue nous apporter des compliments et des condoléances et en même temps une cruche de pombé qui lui a été payée en verroteries. Comme nous lui demandions, soupçonnant quelque subterfuge, de nous dire combien la reine avait de sœurs, elle a commencé par ré pondre qu’elle pouvait seule revendiquer ce titre ; mais quand on lui a fait observer que dix autres dames, pour le moins, s’en étaient déjà parées, elle a répondu, baissant le ton : « Rien de plus vrai : je suis loin d’être la seule; mais, en vous disant la vérité, je m’exposais à perdre la tête. » Paroles dont j’ai pris note, car elles donnent la mesure de l’importance qu’on attache ici à garder les secrets de la cour. Il doit y avoir dans ce district beaucoup de gibier; je m’en aperçois à la quantité de filets et de pièges divers que nous trou vons dans toutes les huttes, ainsi qu’au nombre de sabots d’an tilope qui garnissent les tuyaux de pipe, — ornement sym bolique qui, dans cette portion du territoire africain, est spécialement arboré par les chasseurs. Aussi, nonobstant les