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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 423 tion directe ; de plus, et en supposant même que nous fussions arrivés à Kira, nous trouverions avant la station d’Ourondogani des cataractes infranchissables; par conséquent, ce que nous aurions de mieux à faire, — en admettant que la vue des chutes situées à l’embouchure du lac eût pour nous une importance de premier ordre, — serait de déposer nos effets à la station d’Ourondogani, et de remonter le fleuve par voie de terre. Personne n’étant là pour lui répondre, l’argumentation de cet homme était décisive, et la crainte de perdre par le moindre re tard l’occasion de communiquer avec Petherick, ne nous per mettait pas de commencer par une exploration de l’Ousoga. Grant, avec la permission royale, fit alors un portrait de Mtésa, son modèle posant aussi bien qu’on pouvait l’attendre d’un caractère sur lequel l'impatience et l’instabilité ont autant de prise. A notre retour, les porteurs vouanyamouézi, qui allaient nous quitter, reçurent leurs dents d’éléphant, pesant de seize à cinquante livres chacune; je leur avais remis en outre une espèce de traite sur Roumanika, chargé de compter à chacun d’eux un foundo* de rassade. Un seul individu, natif du Bogoué, fut privé de son salaire pour s’être permis de détourner un sabre, voulant assurer ainsi la restitution d’une pièce d’étoffe que l’expédition lui avait empruntée quelques mois auparavant. Par voie de réciprocité, on retint son ivoire jusqu’à ce qu’il eût rendu le sabre, et on le priva de ses verroteries, pour le punir de sa mauvaise conduite. Le drôle eut l’impudence d’articuler à cette occasion une menace formelle : — « Le Bana fera bien, disait-il, de se frayer une route par l’Ounyoro, s’il échouait et s’il revenait par le Bogoué, il me trouverait certainement sur son chemin. » Kitounzi voulait échanger une dent d’éléphant contre des perles, et lorsque, nous déclarant étranger à tout trafic de ce genre, nous lui conseillâmes de s’adresser à K’yengo, il nous assura que, « pour rien au monde, il ne hanterait le camp de ce dernier, dans la crainte d’être dénoncé au roi comme voulant se procurer contre lui des ressources magiques. » Le vieux Nasib nous priait de lui rendre sa liberté, en la lui accordant, nous y 1. Nous rappelons que le foundo ou nœud, représente dix fois la longueur d’un fil qui, après avoir fait le tour du pouce, remonte jusqu’au coude.