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418 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. jusqu’au soir Bombay, Kaddou, K’yengo et Viaroungi, et m’a percevant alors qu’ils étaient complètement ivres, je suis allé de moi-même trouver Mtésa qui m’a fait introduire au premier signal. Il m’a pris la main dès mon entrée, et pendant que nous nous promenions familièrement ensemble, m’a questionné de rechef sur mes projets, tout en me montrant les ruines de la hutte récemment incendiée. Il est convenu que la question du voyage sera réglée demain. 3 juillet. — Kaddou, K’yengo et Viaroungi m’ont accompagné au palais; où une nombreuse assistance se trouvait déjà réunie et où les gardes me laissèrent pénétrer dès que j’eus tiré un coup de fusil. Le signal fit apparaître Mtésa, qui vint en grande tenue présider le lever solennel. Le Sakibobo, ou gouverneur de la pro vince, ouvrit la séance à la tête d’une troupe de soldats armés de bâtons, qui vinrent danser devant le monarque et lui chanter leur serment de fidélité. Mtésa se retournant alors vers moi : « Je suis venu, me dit-il, entendre la requête que vous m’avez annoncée hier au soir. Faites-moi connaître vos désirs. — Je voudrais, lui répondis-je, rendre accessibles par le Nord les contrées qui vous sont soumises; je voudrais que le Nil servît désormais de route permanente au commerce qui peut s’établir entre l’Angleterre et l’Ouganda. Rien ne m’empêcherait de passer par le Nkolé (K’yengo, quand il m’entendit parler ainsi, me lança un regard menaçant), mais ceci me détour nerait du vrai chemin et ne convient pas à mes vues ulté rieures. » Le roi fit alors approcher les députés de la reine pour les questionner à voix basse. Comme on suppose K’yengo fort au courant de ce qui me concerne, et comme il parle avec une égale facilité le kiganda et le kisouahili, ce fut lui qu’on pria d’ouvrir le débat. Alors, à la surprise générale : « Un des hommes blancs, dit-il, veut se rendre chez Kamrasi; l’autre, au contraire, s’en retournerait volontiers par la route qu’il a suivie en ve nant. * Cette déclaration formelle parut faire réfléchir notre hôte, car elle contredisait directement ce que les envoyés de sa mère ve naient de lui dire en particulier, touchant le désir que nous avions manifesté, Grant et moi, de nous rendre dans le Gani. Avec assez de subtilité, il voulut savoir, préalablement à toute décision, si