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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 417 « Le Bana veut être conduit au Gani. Lorsqu’il se rend au palais, le roi refuse de le voir ; c’est pour cela qu’il vient implorer au jourd’hui votre influence supérieure et votre bienveillance iné puisable. — Je vois, a répondu la reine, que notre hôte n’est pas au courant de ce qui se passe.... Mon fils a fait pratiquer succes sivement tous les chemins, et, ne pouvant vous en frayer aucun, se sent honteux vis-à-vis du Bana. — En ce cas, Majesté, que faut-il faire ? — Le Bana devrait retourner au Karagouè, où il pas serait encore un an jusqu’après le couronnement de mon fils. Les princes voisins rechercheront alors l’amitié de Mtésa, et toutes les routes s’ouvriront devant ses protégés. — La diffi culté, c’est que le Bana ne veut pas reculer d'une semelle ; la mort même lui semblerait préférable.— Ceci, pour ie coup, n’a pas le sens commun !... il ne devrait pas se montrer si obstiné. Du reste, avant de rien ajouter, je veux envoyer un message à mon fils. Le Bana, dès demain, accompagné de Kaddou, de K’yengo et de Viaroungi, pourra se présenter à Mtésa et lui dire tout ce qu’il a sur le cœur.. . Ceci, je pense, amènera la conclusion de l’affaire. » Tout le monde alors se retira, si ce n’est Kaddou et quelques- uns des officiers de la reine, attendant le message dont elle avait à les charger pour son fils. Si nous devons nous en rapporter à Kaddou, ce message n’a rien de conforme aux espérances que nous avions conçues. Il nous dit, en effet, venant à nous re joindre, « que nous n’avons pas la moindre chance d’obtenir le passage auquel nous aspirons ; la reine a sur cette question un tel parti pris, qu’aucun raisonnement ne saurait désormais l’ébranler. » 2 juillet. — On nous a volé trois chèvres, et nos soupçons se portant sur les cuisiniers du roi, qui sont des maraudeurs très- experts, nous avons fait prévenir le kamraviona pour qu’il mît les sorciers en campagne ; il s’est borné à nous répondre « que ses chèvres, à lui, disparaissent de la même manière. » Mais il pourvoit aux besoins actuels en nous envoyant un de ces ani maux, pris parmi ceux qu’il possède, et en faisant distribuer à mes gens force paniers de patates. • Le roi ayant levé dès huit heures du matin son audience pu blique, personne ne se souciait de retourner au palais où, selon toute probabilité, il ne se montrerait plus ; j’ai donc attendu 27