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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 413 K’yengo nous apprend que le roi, frappé des choses surpre nantes qu’on a vues depuis quelque temps se produire à sa cour, et très-désireux de savoir ce qu’elles lui présagent, veut em ployer les moyens les plus énergiques pour percer les ténèbres de l’avenir. J’ai consigné ailleurs 1 la méthode employée par les aruspices de l’Ouganda. K’yengo lui-même est chargé de se pro curer l’enfant qui doit servir de victime. 29 juin. — Pour avoir deux cordes à mon arc et hâter autant que possible le moment de notre départ, j’ai débuté ce matin par envoyer Frij et Nasib chez la N’yamasoré, à laquelle ils portaient nos présents d’adieu, une boîte à brosses en étain, une montre sans clef, deux mouchoirs de poche valant six pence chacun, et une serviette blanche ; ils ont ordre d’annoncer notre départ en ajoutant que nous nous rendons au Gani d’après le désir formel lement exprimé par le roi. La reine mère n’a pas refusé notre présent, bien qu’elle reprochât à la montre de ne pas faire le même bruit que celle de son fils, et ne voulût jamais croire que ce dernier pût autoriser notre départ sans l’avoir consultée au préalable. En arrivant à l’heure dite chez le roi, je constatai que j’y avais été précédé par le kamraviona, lequel, avec un nombreux entou rage, attendait le loisir de Sa Majesté. Pour profiter de l’occasion et obtenir par surprise les éclaircissements que ce haut fonction naire pourrait me donner, je lui dis que la traversée du Kidi exigerait un millier d’hommes. Il me demanda, tout étonné, s’il était question d'une guerre : — « Non, lui répondis-je, c’est précisément pour l’éviter que nous avons besoin d’une escorte aussi formidable. » 11 partit alors, m’annonçant qu’il prendrait les ordres du roi. K’yengo, avec les autres envoyés de l’Ousoui et du Karagoué vint ensuite prendre congé du monarque, et reçut les esclaves et le bétail qu’on avait saisis tout récemment. Mourant de faim, je m’en allais déjeuner, quand le roi, toujours capricieux à contre-temps, s’informa de ma présence ; il fallut revenir et at tendre encore inutilement toute la journée. K’yengo, du reste, avait été fort communicatif. Il était avec Sounna, me dit-il, lors que ce prince, avec toutes les forces disponibles de son royaume, 1. Dans l’Introduction qui précède le Journal du capitaine Speke.