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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 411 cemment achevées et fort proprement construites. Le tout finit par un concert dont il prit la direction. Vers huit heures, épuisé de fatigue et de faim, je lui rappelai ses promesses et je pris congé, après qu’il m’eût dit de venir le lendemain matin lui de mander les Vouakoungou dont j’ai besoin. 25 juin. — Makinga, instruit de mes projets, nous laisse en trevoir qu’il se joindrait volontiers à moi pour traverser l’Ou- soga, où il emploierait fructueusement ses loisirs à faire em plette d’esclaves et d’ivoire. Je me suis rendu au palais pour réclamer l’escorte promise; mais à peine les pages m’avaient-ils annoncé, que Mtésa s’est réfugié dans l’intérieur de son harem. Il ne me restait qu’à tenter fortune auprès du kamraviona ; et comme celui-ci, tout aussi fier que son maître, n’a pas voulu répondre à mon appel, c’est encore une journée de perdue. 26 juin. — Nous avons eu ce matin la nouvelle passablement rassurante que Kaddou a reçu l’injonction de tenir prêtes une vingtaine de barques pour conduire Grant au Karagoué, mais la date du départ n’est pas encore fixée. On s’attend à une traversée assez rude, car à l’embouchure de la kagéra ou rivière Kitan- goulé, le courant est toujours très-fort; on ne peut le remonter que dans l’intervalle d’un jour à l’autre, lorsque les vents sont apaisés et font place au calme de la nuit. Je me suis rendu au palais, mais sans pouvoir me faire admettre auprès du roi, bien qu’il tînt ce jour-là cour plénière. Il n’y avait guère moins de cent cinquante femmes (sans parler des enfants, des chèvres et divers autres objets) provenant des saisies auxquelles ont été soumis certains officiers dont la fierté récalcitrante ne se pliait pas à d’assez fréquents hommages. Toutes ces créatures humaines seront données plus tard, si mes renseignements sont exacts, en échange des hongo ou présents que les hôtes du roi seront tenus de lui offrir. Il ne faut donc pas s’étonner si les tribus africaines sont sujettes au mélange de races. Parmi les courtisans se trouvait mon ami Budja, que nous avons vu naguère envoyé dans l’Ounyoro en compagnie de Kidgwiga, le député de Kamrasi. Revenu depuis trois jours, il n’avait pas encore vu le roi. Du reste, il ne m’a pas étonné beau coup en me parlant du mauvais accueil qu’il avait reçu dans l’Ounyoro. Après l’avoir tenu huit jours en suspens, et lorsqu’il