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402 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. mage d’un certain nombre de boucliers artistement travaillés ; mais, bien qu’il administre une des principales provinces, et que le roi ne l’ait pas vu depuis plusieurs années, il a été reçu avec aussi peu de cérémonie et d’attention que le plus insigni fiant Mkoungou. Un plan du lac et du Nil, que j’avais apporté avec moi pour mieux faire comprendre notre double projet de voyage, a fixé quelque temps l’attention du monarque ; toutefois, il ne veut rien décider, rien autoriser, avant que son envoyé ne soit revenu de l’Ounyoro. Ne pouvant triompher de son inflexible résistance, j’ai proposé d’envoyer une lettre, avec cette conven tion que les messagers appartenant au roi seront sous la direc tion des miens, dès que les uns et les autres, au delà de l’Oun- yoro, s’engageront dans le Gani. On est tombé d’accord là-dessus, moyennant que ma lettre à Petherick serait écrite dès demain. Pour compléter mes leçons au roi sur le maniement de la boussole, j’ai pris, ayant besoin d’un support, le premier tam bour qui m’est tombé sous la main. Sur ce, grande agitation parmi les Vouakoungou, quisesontpresquejetéssurmoi, comme si je m’étais rendu coupable de quelque énormité. Le roi riait de bon cœur. 11 se trouve, après éclaircissements, que le tam bour en question passe pour être investi des plus hautes qua lités magiques, et qu’en le traitant avec tant de sans-gêne, j’ai commis une espèce de profanation. 7 juin. — Ma lettre à Petherick a été rédigée dans le délai voulu, mais je n’ai pas vu paraître le Mkoungou qui devait venir la prendre Comme K’yengo avait ordre de porter au palais le hongo de Roumanika, j’ai délégué Bombay pour assister à la céré monie, en le chargeant de rappeler à Mtésa qu’il m’a promis des Vouakoungou pour le Gani et des barques pour le Karagoué. Mon messager m’assure ce soir qu’il a reçu pour toute réponse une espèce de grognement. 8 juin. — Au moment où j’allais me joindre au cortège du roi, qui partait pour la promenade, il m’a tourné le dos le plus gros sièrement du monde et, rentré au palais, m’a laissé partir sans la moindre excuse. Peu après, venant à sortir de nouveau, ce capricieux personnage a paru surpris que je ne l’eusse pas attendu. 9 juin. — Cette nuit, pendant que je dormais profondément, un individu quelconque a pénétré dans ma hutte, où il s’est em-