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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 393 ment, je lui donnais la preuve d’une affection inaltérable. » Il est venu le soir, avec tous ses frères, examiner les dessins de Grant, dont les portraits, récemment exécutés d’après plusieurs indigènes, ont été littéralement acclamés. Pour cette fois, au lieu de lui rien donner, j’ai réclamé ma boîte à couleurs, et j’ai conduit ensuite la compagnie vers la colline qui me sert d’ob servatoire. Parvenus au sommet, le roi s’est appliqué à rensei gner ses frères sur l’étendue de ses domaines, et comme je lui demandais « où il place la résidence de ce Dieu universel qui porte le nom de Loubari? » sa main s’est immédiatement levée pour désigner la voûte céleste. 30 mai.—Je vois enfin revenir ma boîte à couleurs, à laquelle sont joints certains oiseaux tués par le prince, et qu’il voudrait faire dessiner. Il demande aussi qu’on exécute son portrait, plus une copie de ceux que Grant lui a montrés hier. Pour complé ment de ces modestes requêtes, il sollicite un surcroît de poudre, et nous prie de lui faire passer tous nos fusils, qu’il souhaite examiner à loisir. 31 mai. — J’ai dessiné deux des oiseaux envoyés par Mtésa, un grand horn-bill blanc, taché de noir, et un pigeon vert ; mais ceci ne lui suffit pas; il m’expédie d’autres oiseaux et demande à voir mes souliers. Ce dernier message m’étant rendu avec une impertinence par trop marquée, je lance mon livre à la tête des pages qui se sont émancipés à ce point, et je les chasse en leur annonçant « que j’irai moi-même réclamer du roi les subsis tances qui font faute à mes Youangouana et sans lesquelles il m’est impossible de les tenir tranquilles. » En l’absence de Mtésa qui est allé chasser, je porte mes plaintes au kamraviona, et je lui annonce mon intention « de quitter le pays, puisqu’il ne me reste rien à donner au roi. » Blessé du rapport que j’établis ainsi entre les aliments que me fournit son maître et les cadeaux qui seraient l’équivalent de son hospitalité, le commandant en chef me donne immédiatement une chèvre et une certaine quantité de pombé, qu’il prélève sur ses approvisionnements; il m’an nonce, de plus, l’intention de porter mes griefs au pied du trône. 1" juin. — Dessiné une pintade pour le compte du roi, qui l’avait abattue ce matin même. Plus tard, j’ai conduit Grant chez la reine, où nous sommes allés avec sept hommes seule-