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LE ; PALAIS DE L’OUGANDA. 389 paratonnerre, et je tâchais en même temps de ramener sur le tapis l’affaire de l’Ounyoro, où j’aurais grande envie de me rendre immédiatement. Tant qu’il n’aura pas vu Grant, ce projet n’a rien qui lui plaise, mais il a désigné un officier qui, par l’Ounyoro, sera chargé d’aller au Gani, et avec lequel le roi me demande de faire partir quelques-uns de mes. gens, ainsi que des lettres à l’adresse de mes compatriotes. Notre causerie fut agréablement interrompue par de lointaines détonations qui nous annonçaient l’arrivée de mon camarade. Je pris tout aussitôt congé pour aller le recevoir. Inutile de dire toute la joie de cette réunion, après tant d’anxiétés et de mutuels regrets. Heureux de voir Grant assez bien rétabli pour en être venu à boiter deçà, delà, sans trop de. fatigue, j’écoutai, en riant aux éclats, l’amusant et pittoresque récit de sa pénible traversée. 28 mai. — Budja, l’ambassadeur nommé hier par le roi, est venu, en compagnie de Kidgwiga, prendre mes hommes et mes lettres, afin de retourner chez Kamrasi; il lui demandera passage à travers ses États pour se rendre dans le Gani. Je voulais, au préalable, m’entendre avec Mtésa, mais les envoyés ont répondu qu’aucun ordre ne les autorisait à s’arrêter dans ce but, et ils sont partis immédiatement. Le roi, auquel j’ai fait passer, comme présent, un fusil double et des munitions, nous a convoqués, Grant et moi, pour un lever solennel, pareil à celui qui marqua mon arrivée. Toutefois, nous avons trouvé la cour assez dégarnie quand nous nous sommes rendus au palais dans l’après-midi. La première séance promp tement expédiée, nous nous retirâmes dans une des cours inté rieures, où les femmes comparurent devant nous; mais le roi, se lassant bientôt de ces muettes exhibitions, se fit apporter le fauteuil de fer, et entama l’entretien par des questions relatives à ces stimulants dont il est si fortement préoccupé. Je rompis les chiens en demandant « si le fusil était de son goût? » puis nous traitâmes des sujets plus généraux, concernant tour à tour Sôuwarora, Roumanika et les difficultés de la route par l’Ounya- mouézi, qui remplacera bientôt, nous l’espérons du moins, celle de l’Ounyoro. On voudra bien ne pas perdre de vue qu’en prolongeant ainsi notre séjour chez Mtésa, et par toutes ces négociations si diffi-