Volltext Seite (XML)
LE PALAIS DE L’OUGANDA. 379 terre, en effet, passant par le Kidi, comprend dix étapes, à tra vers les jungles, dans un pays habité par des sauvages qui donnent la chasse à tous les voyageurs et pillent indifféremment ce qui passe à leur portée. Ce trajet n’en est pas moins fait, de temps à autre, par des Vouanyoro et des gens du Gani, qui se dérobent aux attaques en faisant voyager de nuit les troupeaux de bétail et les cargaisons de peaux de singe qui constituent leur principal commerce ; mais ces tentatives sont rares, attendu les risques auxquels ils s’exposent. r> Baraka et Oulédi, expédiés du Karagoué à la date du 30 janvier, ont résidé chez Kamrasi pendant plus d’un mois, et ne pouvant obtenir qu’il les fit conduire dans le Gani, voulaient revenir me trouver en compagnie de Mabrouki et de Bilal. Le roi de l’Ounyoro leur a également refusé cette autorisation, ne pouvant les ren voyer, disait-il, ailleurs que dans le pays d’où ils venaient. Ce prince a ouï parler de mes chasses avec Mtésa, comme aussi de la tentative faite par Mabrouki et Oulédi pour arriver au Gani, en passant par l’Ousoga. Outre les verroteries que Baraka lui a remises de ma part, il s’est fait donner le sabre d’Oulédi, en menaçant ce dernier de le garder à jamais captif dans ses États, faute par lui d’avoir acquitté un droit de séjour. Mabrouki ajoute qu’ils ont été retenus cinq journées entières dans un village situé à une heure du palais de Kamrasi, avant qu’on leur per mît de se présenter devant le monarque. Mais aussitôt après la première audience, et lorsque l’échange des présents eut été consommé, ils reçurent ordre de partir dès le lendemain, « attendu que les Youaganda, selon Kamrasi, sont de misé rables pillards sans foi ni loi. » Ces informations, mêlées de bien et de mal, me parurent fort embarrassantes, pour ne rien dire de plus. Je devais en conclure que Petherick avait l’œil sur notre retour ; mais ses envoyés, repartis trop tôt de chez Kamrasi, ne s’y étaient pas rencontrés avec le mien. Baraka n’avait pu obtenir l’autorisation d’aller le rejoindre, ni celle de lui faire savoir combien nous étions rappro chés les uns des autres ; enfin les Vouaganda étaient si mal vus dans l’Ounyoro, qu’il semblait impossible d’établir entre nous des communications par écrit. Ajoutez à mes déceptions l’impossibi lité où s’était vu Grant d’explorer le lac, à partir de l’endroit où