358 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. à personne, laisser leur dîner sur table, omettre tous les apprêts nécessaires, afin que l’impétueux tyranneau ne su bît pas une minute de retard. Il en est résulté que beaucoup de gens ont manqué à l’appel, et que mes armes, mon lit, mes cahiers de notes, mes ustensiles de cuisine, forcément laissés derrière moi, ne m’arriveront que demain. Pas un bateau n’était rendu à l’embarcadère, et ce fut seule ment après la nuit tombée, au bruit des tambours et de la mous- queterie, qu’une cinquantaine de gros bâtiments vinrent s’amar rer le long du rivage. Peints en rouge avec de l’argile, ils avaient de dix à trente rameurs chacun. Leur longue proue se redresse comme le cou d’un syphon ou d’un cygne, décorés à leur sommet Bateau des indigènes de l’Ouganda. — N’yanza Victoria. d’une paire de cornes d’antilopes nsounnou (leucotis), entre les quelles une touffe de plumes se trouve piquée comme sur un bonnet de grenadier. Us venaient nous prendre pour nous faire traverser l’embouchure d’un profond marécage fort encombré de roseaux, et nous mener ainsi à ce que j’appellerai le « Cowes de l’Ouganda 1 . » Entre cet établissement et le palais, on doit compter à peu près cinq heures de marche. Nous y arrivâmes, située à l’ouest de la rivière Louagerri et à l’est de la rivière Mwérango, je lui donnai celui de sir Roderick Murchison, à qui l’expédition était redevable de tant de services. — (iV. de la seconde édition.) 1. Cowes est le petit port où s’abritent les bâtiments de plaisance destinés au service de la cour d’Angleterre.