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356 VOYAGE AUX SOURCES OU NIL. sait ce qui advint du reste. Mais quant à celle que j’emmenais chez moi, je la donnai, aussitôt rentré, à mon valet de chambre limas, seulement à condition qu’il en ferait sa femme. Cette agréable addition au personnel de mon établissement sembla mettre la joie au cœur de tout le monde ; mais la pauvre fille elle-même, qui, en se voyant l’objet de mon choix, avait cru de venir la femme du « Bana, » ne trouva pas la substitution de son goût, et en témoigna une véritable colère. Méri et Kahala nous montrèrent alors de quoi elles étaient capables : toutes deux voulaient me donner cette nouvelle compagne. Elles la firent venir dans la hutte, et bavardant avec elle jusqu’à mi nuit, l’exhortèrent à ne pas accepter l’époux que je lui avais choisi; puis, au lieu d’aller se mettre au lit comme de coutume, elles s’étendirent par terre toutes les trois. Ma patience ne pou vait s’accommoder plus longtemps de ces insurrections domes tiques : je fis donc appeler Manamaka, la surveillante m’yamouézi de nos femmes, et avec l’assistance d’Ilmas, elle empaqueta nos trois jeunes rebelles dans les lits qui leur étaient destinés. 21 avril. — Le roi qui m’avait invité à venir voir les travaux d’un étang qu’il fait creuser entre sa résidence et celle de ses frères, exécutait avec eux, sur la flûte, un concert de famille. Forcé de convenir qu’il ne sait pas où est Grant, il a dû recon naître qu’il était à propos de lui expédier un message, et Budja, pour la seconde fois, a reçu l’ordre d’aller, à la tête d’une armée, nous chercher Petherick. 22 avril. — Mabrouki et Bilal sont partis avec Budja pour l’Ounyoro. Trois autres messagers se sont mis en route avec une nouvelle dépêche à l’adresse de Grant. Visite au roi qui a fixé le 24 pour une excursion de trois jours, pendant lesquels nous chasserons l’hippopotame sur les eaux du N’yanza. 23 avril. — Nous avons eu aujourd’hui un bel échantillon des caprices inquiets et des volontés irréfléchies qui caractérisent notre jeune despote. Ses pages sont venus m’avertir à midi qu’il était parti pour le N’yanza, et qu’il fallait le suivre sans retard. Or, je l’ai déjà dit, ce mot de « N’yanza » signifie simplement une eau quelconque, soit qu’il s’agisse d’un étang, d’une rivière ou d’un lac; et comme personne ne put me dire de quel n’yanza il était question, ni dans quel objet avait lieu ce départ précipité, je dus me mettre en campagne à l’instant même, sans aucuns