Volltext Seite (XML)
LE PALAIS DE L’OUGANDA. 319 pour eux une expiation suffisante. Les Vouaganda, du reste, n’avaient rien à se reprocher, ayant agi conformément aux anciennes lois du royaume. Nous en étions là de la séance, quand le roi vit paraître les oiseaux dont il guettait le pas sage : « Tirez sur celui-ci! s’écriait-il.... Et maintenant sur cet autre!... » Mais les charges étaient trop légères, et les oiseaux continuèrent leur vol, témoignant seulement, par quelques coups de patte, qu’on les avait tant soit peu cinglés. Survinrent bientôt quelques autres visiteurs, profitant de ce que je leur avais ouvert l’accès de la demeure royale. Mtésa, pour les recevoir, s’installa dans son fauteuil de fer, et moi, tout aussitôt, sur une caisse de bois que j’étais parvenu à rembour rer avec le foin royal qui devait me servir de siège. J’avais ainsi un véritable trône en miniature. Le roi se mit à rire, soit de l’absurde prohibition qui m’interdisait l’usage de mon tabouret, soit de l’habile expédient au moyen duquel j’en venais indirec tement à mes fins,— c’est-à-dire à m’asseoir devant lui, selon la mode de mon pays. Je crus l’intéresser en lui donnant une bourse contenant diverses pièces de monnaie, dont je tâchais de lui faire connaître la valeur relative ; mais il y prit àpeine garde, et bientôt il les posa de côté. La pluie vint terminer fort à pro pos cette entrevue insignifiante. 19 mars.—Afin de prévenir de nouvelles difficultés, la reine a témoigné le désir qu’on lui annonçât chacune de mes visites. Nasib, par mon ordre, est allé de bonne heure lui manifester l’intention où j’étais de me rendre chez elle dans l’après-midi; mais, bien qu’elle passât son temps à jouer et à faire battre du tambour, il n’a pu être admis que dans la soirée. La reine alors s’est plainte de mes gens qui, disait-elle, avaient détroussé ses jardiniers sur la grande route ; elle demande pourquoi je ne vais pas la voir plus souvent, et réclame des remèdes pour la maladie de foie dont elle se croit atteinte. Pendant l’absence de Nasib, je suis allé chez le kamraviona que j’ai trouvé un peu plus affable, mais non moins frivole. C’est ma barbe, par exemple, qui a fait le principal sujet de l’entretien.Les Vouaganda prétendent qu’ils vont laisser pousser la leur ; et lorsque je leur dis, en plaisantant, « qu’il faut, pour en arriver là, se laver la figure avec du lait et la faire ensuite