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312 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. Aussi n’ai-je pas retardé d’une minute mon installation, réser vant pour moi la meilleure hutte, distribuant les autres à mes trois officiers, et enjoignant à mes hommes de se construire un double rang de baraques, lesquelles formeront avenue de nos huttes au grand chemin. Reste à bâtir, pour me conformer aux lois somptuaires de l’Ouganda, l’annexe destinée aux réunions d’amis et aux réceptions officielles. Sous ce rapport, — et ce n’est pas le seul qu’on pourrait citer, — cette race de nègres semble faite pour donner l’exemple aux autres. 15 mars. — Au signal convenu (trois coups de feu), on a ré pondu, de l’intérieur du palais, par la double détonation du fusil que j’avais prêté au roi lorsqu’il m’a rendu le rifle Whitworth, et je l’ai vu paraître, toujours affectant le pas du lion, suivi du chien blanc qu’il tient volontiers en lesse; il m’a fait signe de l’accompagner jusqu’à son trône, auprès duquel je me suis assis. On peut se reporter au chapitre X pour les détails du lever au quel j’allais assister, et qui fut exactement pareil à ceux que j’ai déjà décrits, si ce n’est que j’y entendis prononcer une condam nation à mort. C’était le fils du bourreau en chef, — un des fonctionnaires les plus éminents, — qui, pour je ne sais quelle omission dans ses riyanzig, fut immédiatement livré aux collè gues de son père. Dans le cours de la cérémonie, plusieurs Vouakoungou d’un rang élevé portèrent plainte contre les Vouanyambo, qui, sans respect pour leur grandeur, se permettant chez eux des visites nocturnes, et usant envers leurs femmes de procédés assez vio lents^ alléguaient, une fois pris, qu’ils appartenaient au Bana. Bombay, présent à l’audience royale, rejeta la faute sur les gens de Souwarora, lesquels mettaient à profit le voisinage de nos deux camps pour déguiser leurs fredaines. Contre cette accusa tion formelle, l’ambassade de Souwarora, également présente, crut devoir protester avec force « n’yanzigs, » et le roi, quelque peu perplexe, annonça « qu’une surveillance nocturne, établie ad hoc, lui ferait bientôt connaître les vrais coupables. » Jusqu’à ce moment on ne lui avait pas encore rendu compte de l’espèce d’échec subi par Mabrouki, ni du retour de l'expédition envoyée à la recherche de Petherick. L’officier qui en avait le commandement profita de l’occasion pour faire son rapport, d’après lequel il aurait, à la tête de quatre-vingts hommes, livré