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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 305 se relâchât de sa rigueur. Un exposé de situation, où mes griefs se retrouvaient, il est vrai, mais où j’avais eu soin de multiplier les assurances les plus flatteuses, a complètement trouvé grâce devant elle. L’assistance, d’ailleurs, m’appuyait de ses murmures approbatifs, quand je me plaignis de mon isolement et sollicitai pour les officiers de la cour l’autorisation de venir chez moi. » Je vous les enverrai, puisqu’il en est ainsi, » me dit la reine; et les hauts fonctionnaires, devinant bien que leurs visites chez l’homme blanc ne seraient pas tout à fait gratuites, multipliè rent à cette occasion leurs remerciements et leurs n’yanzig. En revanche, — et bien que la première moitié de ma harangue fût à peine achevée, — la reine,qui s’était levée de son siège, s’en alla aussitôt, exhibant une « poupe » énorme aux regards de toute l’assistance. Les courtisans, groupés alors autour de moi, me suppliaient de passer encore une nuit au palais. Mais, comme ils n’avaient à m’offrir rien de mieux que la hutte où j’avais déjà couché, je pris la liberté de refuser, en les invitant à venir me voir. i2 mars. — Le roi me fait avertir, après déjeuner, qu’il m’at tend sur la montagne, et m’invite à ppendre avec moi tous mes fusils. Je m’imaginai qn’on avait dépisté quelques buffles, car les pages, selon leur habitude, ne pouvaient m’éclairer en rien sur les projets de leur maître. Mais en arrivant sur la hauteur, à mi-chemin du palais, je fus surpris d’y trouver le roi, paré d'un beau gilet brodé d’or, une baguette de fusil dans les doigts, une alfia sur la tête, au milieu d’un cercle d’officiers accroupis au tour de lui et qui venaient lui offrir leurs présents habituels. Il sourit en me voyant, examina mes armes, et me conduisit, soi-disant pour chasser, sous un grand arbre où quelques adju dants avaient fait leurs nids et où étaient perchés plusieurs vau tours. Le divertissement consistait en ceci que le Bana, pour réjouir le roi, tuerait un nundo (c’est le nom que les naturels donnent à l’adjudant, cet oiseau si connu dans l’Inde). Je priai Sa Majesté de vouloir bien tirer elle-même, attendu que je ne pouvais m’abaisser à fusiller des oiseaux immobiles sur la branche; mais cette excuse ne fut pas admise, et comme on essaya vainement, l’arbre étant trop haut, de faire partir les ad judants à coups de pierres, il fallut bien se résignera tuer la femelle sur son nid. De plus, au moment où les vautours s’en-