LE PALAIS DE L’OUGANDA. 301 — J’enverrai donc dès ce soir mes gardes-chasse vérifier les pistes. Nous avons ici une espèce de chat-pard avec du blanc derrière les oreilles, et un porc-épic ndèzi que mes sujets trou vent très-bon.... Si vous êtes curieux d’animaux, je vous en don nerai des échantillons aussi nombreux que vous voudrez, car j’en reçois chaque jour de mes gardes-chasse.... En attendant, emportez ce panier de porcs-épics pour votre dîner. » Il sortit là-dessus, après le n’yanzig de mes gens, ordonnant qu’un second officier fût expédié dans l’Oukori pour nous rame ner Petherick dans le plus bref délai possible. Quant à moi, je rentrai pour m’assurer, dès mon arrivée au logis, que la journée était décidément bonne. Un messager de la N’yamasoré m’attendait avec une chèvre et un paquet de bananes qu’elle adressait « à son fils, le Bana. » Je lui remis un foundo 1 de mtendé, en lui expliquant pour quelles raisons je n’étais pas allé voir la reine, ce que je me proposais de faire in cessamment, dès qu’une demeure plus voisine m’aurait été assi gnée. Je doute qu’un seul mot de cette communication soit parvenu jusqu’à elle. Son présent témoignait, du reste, qu’elle désirait me voir, bien qu’elle fût trop orgueilleuse ou trop prudente pour le manifester plus clairement. 9 mars. — Un messager du roi vient me trouver dans mon lit. Je suis requis d’envoyer à la N’yamasoré un spécifique contre la gale dont Sa Majesté se trouve atteinte. Objections de ma part : «> les marches au soleil me sont contraires ; j’irais plus volon tiers si j’étais logé près du palais, etc.» En somme, je m’aperçois que les deux cours se disputent mon humble présence, et j’es père tirer parti de leur jalousie réciproque pour la réalisation de mes plus chères espérances, à savoir la continuation de mon voyage vers le nord. Les pages, à qui j’ai annoncé que j’irais voir le roi, reviennent me déclarer que «je prendrais là un soin inutile. C’est à la reine que ma visite est due, car elle est en réalité fortsouffrante. » Je proteste de plus belle, ne perdant pas de vue le but de mes efforts, « que je ne suis l’esclave de per sonne, et qu’une résidence dans l’intérieur du palais m’est abso lument nécessaire si l’on requiert ainsi mes services. » ]. Le foundo ou nœud (au pluriel mafounio) se compose de dix khc'tés. Le khété est un fil de verroterie qui fait le tour du pouce et remonte jusqu’au coude, ou fait deux fois le tour du cou.