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294 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. à la cour, « attendu que mes pantalons étaient d’une indécence révoltante aux yeux de tout habitant de l’Ouganda. » 5 mars. — Craignant de me voir impliqué dans quelque intri gue dont je n’avais pas la clef, je fis appeler N’yamgundou, à qui je racontai tout ce qui s’était passé la veille, et je le priai d’ob tenir du roi la convocation de cinq « anciens, » qui seraient chargés d’éclaircir tous ces malentendus. Au lieu de se ranger à mon idée, le malheureux tomba dans des transes horribles et fit appeler Maoula, disant que, « si j’insistais sur ce projet, je cau serais à coup sûr la mort de plusieurs hommes. * Maoula, tou jours rusé, sollicitait son pardon et m’assurai! que je l’avais mal compris; « il avait simplement voulu dire que j’étais un heureux mortel de m’attirer ainsi les faveurs de la cour et d’être aussi bien avec le roi qu’avec la reine. * N’yamgundou avait ordre de se rendre au Karagoué par la route de terre auprès du docteur K’yengo. Malgré les bontés dont je l’avais comblé, il eut peur de me confier l’objet de son mandat, qu’il savait en désaccord avec mes plans. Il vint au con traire me dire « qu’il allait passer quelques jours chez lui, >> et me demanda pour son église un rouleau de fil de fer, que je lui octroyai volontiers. Ses gens m’apprirent, — mais seulement après son départ, — le véritable but de sa mission, qui consistait à ramener Grant et K’yengo par la route de terre ; aussi me hâtai-je d’écrire à mon compagnon qu’il eût à veiller au grain et à m’apporter lui-même tout ce dont il pourrait composer la car gaison d’un bateau, laissant l’excédant aux soins de Roumanika. Vers midi, ces affreux petits magots de pages vinrent m’en joindre de « mettre à la disposition du roi tous mes soldats sur le pied de guerre.... Il s’agit d’une saisie qu’on veut pratiquer, à main armée, contre un officier dont l’obéissance est suspecte. » Je ne voulus pas me prêter à cet emploi tout à fait abusif de mes ressources militaires, et après avoir défendu à mes hommes de bouger sous aucun prétexte, je m’acheminai vers le palais pôur m’expliquer catégoriquement avec le jeune monarque. Bombay, qui d’abord m’avait escorté, dut s’arrêter à moitié route pour attendre ceux de nos hommes qui ne s’étaient pas trouvés prêts au moment du départ, les messagers du roi s’opposant, sous je ne sais quel prétexte, à ce que nous arrivassions en plusieurs détachements. Quant à moi, je continuai mon chemin, mais