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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 283 quoi j’avais absolument voulu la quitter.— •< Son palais, dit-elle, regorge de provisions et de pombé; ses cuisiniers sont les meil leurs du monde ; elle peut donc satisfaire à tous mes besoins et compte bien que je ne discontinuerai pas mes visites du malin. » 3 mars. — Les malentendus semblent se compliquer entre nous. Tandis que j’insiste vainement pour obtenir une entrevue et une résidence qui me convienne, le roi mande N’yamgundou auprès de lui et s’informe des raisons pour lesquelles on ne me voit jamais à la cour. — « Je lui ai donné, dit-il, d’excellents fusils et une foule d’objets curieux dont il voudrait connaître l’usage. » N’yamgundou répond, selon mes ordres, « que mon ha bitation est trop éloignée, et que je réclame un palais. » Je me rends aussitôt après chez la N’yamasoré, où j’emporte mes couvertures, un coussin et quelque batterie de cuisine, car je compte y passer la journée. Pour me faire encore mieux venir, j’ai pris aussi seize coudées de landira *, trois pintes de verroteries pélté, plus trois pintes de mtendé*, que je dois lui présenter en me servant des formules atténuantes de l'Ou ganda, comme « simples bagatelles » à distribuer parmi les gens de sa maison. Introduit sans le moindre retard, j’ai trouvé Sa Majesté assise sur un tapis de l’Inde, vêtue d’un peignoir de colonnade rouge à bordure d’or, et gardant à côté d’elle une espèce de boîte à ouvrage décorée de jolis dessins en petites perles. Ses conseillers l’entouraient, et un orchestre complet, autour duquel étaient accroupis dans la cour une foule de Vouakoungou subalternes, faisaient de cette réunion un * lever » dans toutes les règles. Maoulaouvrit la conférence en lui exposant mes griefs, tels que le lecteur les connaît déj'i, griefs dont elle se hâta d’admettre la légitimité, ajoutant que « si Rltésa était autre chose qu’un kijana (un tout jeune homme et, pour traduire exactement, un gamin), j’aurais déjà obtenu satisfaction. Du reste, elle n’était pas sans influence dans l’État et verrait à ce que justice me fût rendue. » Maints et maints compliments s’échangèrent encore à l’occasion 1. Cotonnade rouge venant de Bombay; elle est très-recherchée par les femmes de l’intérieur, 2. Ou mtouncla Nous avons dit plus haut ce qu’est cette perle. Quant au pélté, que l’auteur mentionne pour la première fois, nous ignorons à quelle catégorie appartient ce genre spécial de rassade.