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LE PALAIS DE L’OUGANDA. 275 rait un officier sur la Kitangoulé, tandis qu’un autre, avec deux de mes gens, se rendrait dans le Gani à travers l’Ousoga et le Kidi; mais comme il importait que ces derniers fussent déguisés, je priai le roi de m’envoyer quatre mbougou et deux lances. Avec une libéralité digne de son rang, il m’a fait passer vingt pièces de l’étoffe susdite, quatre lances de son arsenal, et une charge de poissons séchés au soleil, distribués en forme de bou clier autour d’un bâton. 27 février. — Voici enfin quelque chose de fait. Selon que nous en étions tombés d’accord dans la journée d’hier, le roi m’a expédié un officier de l’Ouganda et un guide du Kidi avec lesquels partent Mabrouki et Bilal, deux de mes gens, à qui je re mets des lettres et des cartes géographiques adressées à Petheri ck ; ils emportent aussi une charge de mtendé 1 , pour payer sur la route leurs frais d’auberge, et ont les ordres les plus stricts de suivre autantque possiblele cours du Nil. Aussitôt après les avoir mis en route, je me suis rendu chez le roi pour régler avec lui certains arrangements relatifs à Grant, et aussi pour me plaindre de ma résidence actuelle, qui n’est ni commode, ni salubre, ni en rap port avec mon rang, très-supérieur à celui des marchands arabes pour lesquels elle a été construite.—Une fois logé comme je devrais l’être, dans le voisinage plus immédiat du palais, je ma nifestais l’espoir que les dignitaires de la cour ne rougiraient plus de me rendre visite, ce qui paraît aujourd’hui me priver de cet honneur. — Quand il ne sait que dire, le roi se renferme dans un silence provoquant. Au lieu de répondre à mon pressant appel, il s’est livré d’abord à une dissertation géographique et m’a conseillé ensuite d’aller voir sa mère, la N’yamasoré, dans son palais de Masorisori (vulgairement appelé Soli-Soli), car elle aussi a besoin d’une médecine. J’ai de plus été prévenu pour l’avenir que, selon l’étiquette de l’Ouganda, je ne devais jamais manquer de visiter le roi deux jours de suite et de consacrer ie troisième à sa mère. Ce sont là leurs privilèges respectifs. Jusqu’à présent, les lois du pays m’avaient interdit d'aller voir personne, sauf le roi lui-même. Je n’avais eu occasion de met- X. Le mtendé ou mtounda (on l’appelle aussi mzizima, bal garni et djélali) est le large grain de verre plat qui porte en Europe le nom de perle-anneau d’Alle magne. Les trente-cinq livres coûtent, à Zanzibar, de sept à neuf dollars espagnols.