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248 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. le roi de notre arrivée. N’yamgundou se refuse à cette combinai son, qui le mettrait en désaccord avec les instructions du mo narque. Satisfait de sa conduite, j’acquitte libéralement ma dette d’hospitalité, ce qui augmente encore l’humeur boudeuse de Maoula. Mes chasses, au surplus, n’ont pas été productives. Dans ces herbages deux fois plus hauts que moi, les buffles, à peine entrevus, avaient toujours le temps de se dérober, et le bruit que j’étais forcé de faire en suivant leur piste, les mettait continuel lement sur leurs gardes. Pendant la nuit, une hyène est venue enlever une de mes chèvres, attachée à un pieu entre deux de mes gens qui dormaient. 12 février. Nakatéma.—J’ai'rencontré, au début de cette marche, les garde-chasses du roi, posant leurs filets pour prendre des antilopes qu’ils se préparent à rabattre avec des hommes et des chiens. Plus loin un convoi de cent vaches, adressé à Roumanika par mon nouvel hôte, qui lui témoigne ainsi sa reconnaissance de ce qu’il m’a laissé partir. C’est là le seul mode de correspondance en usage chez ces « grands rois. ® 13 février. N’yama Goma. — Nous rencontrâmes ce jour-là un cours d’eau large d’au moins trois cents yards (274 mètres), sur les deux tiers duquel on avait jeté un pont. C’était la rivière Mwérango, dont l’aspect leva toutes les incertitudes qui me res taient encore sur la véritable direction des torrents que j’avais remarqués dans les environs de la Katonga. Ici, plus de doutes, car cette masse d’eau allait bien évidemment vers le nord. J’a vais donc atteint la pente septentrionale du continent et décou vert, selon toute apparence, une des branches par lesquelles le Nil se jette hors duN’yanza. Je fis observer à Bombay la direc tion du courant, et, rassemblant les gens du pays, je leur de mandai d’où sortait la rivière. Selon quelques-uns, c’était des montagnes au sud; mais la plupart lui donnaient le lac pour point d’origine. Je discutai la question avec les uns et avec les autres, au fond bien persuadé qu’un courant de cette impor tance ne pouvait s’alimenter ailleurs que dans le N’yanza. Tous se ralli'rent peu à peu à cette idée, et m’assurèrent en outre que la Mwérango se dirigeait dans l’Ounyoro, vers le palais de Kam- rasi, où elle se jetait dans le N’yanza, — c’est-à-dire, vu la confu sion des termes qu’ils emploient, dans le Nil lui-même, consi déré comme une annexe et un prolongement du Grand-Lac.