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PRÉFACE. ’ 10 nègres, donc, se répartissent assez également sous toutes ces latitudes, mais on ne les trouve nulle part en communautés compactes.Leur gouvêrnement participe en général de celui des anciens patriarches. Quelques tribus sont exclusivement com posées de pasteurs, mais la plupart cultivent.le sol; encore serais-je tenté de n’attribuer cette différence qu’au manque d’un régime stable, garantissant le produit de la moisson à celui qui l'a semée; en effet, partout où le nègre en se nourrissant de grain peut s’abstenir de consommer son bétail, lequel constitue le plus clair de sa richesse, il le fera immanquablement. C’est par un calcul aussi simple — et à l’instar des animaux privés ou sauvages que leur instinct place d’ordinaire sous une direction quelconque — c’est ainsi, disons-nous, que les nègres ont donné des chefs à leurs villages et à leurs petites fractions de peuple. Chaque district, chaque bourgade a le sien, mais dans les pays où la race nègre domine, il n’existe pas de monarque pareil à celui qui règne sur les Youahuma. Les chefs de tribus ou de clans qu’on désigne, selon les districts, par des noms divers (Chomhoui, Dihouans, Djyari, Mtémi, Mouami, Mkama, Mkara, etc.) exercent un pouvoir absolu, bien qu’ils se laissent à beaucoup d’égards diriger par un espèce de « conseil des anciens » sans cesse réuni aux environs de leur résidence, et avec lequel ils traitent les affaires d’État. D’ordinaire, ce .sont menus détails d’administration intérieure, car leur égoïsme, leur esprit borné comme les Gallas, se sont détachés de la tige abyssinienne semi-asiatique, et sont venus, par esprit de conquête, s’établir au sein des tribus purement africai nes, où leur type primitif ne s’est fondu qu’en partie, tandis que leur supériorité de courage et d’intelligence les appelait à y conserver une facile suprématie. 11 leur attribue la formation du grand royaume de Kittara, morcelé à une époque relativement très-récente, et dont l’Ounyoro constituait jadis une des principales divisions. Pour justifier ces conjectures ethnologiques, le capitaine Speke est entré dans de longs détails historiques, puisés à des sources trop peu sûres, et offrant d’ailleurs un intérêt trop restreint, pour qu’il nous ait paru convenable d’imposer à nos lecteurs une étude aussi stérile que fatigante. Nous n’avons point osé aborder, avec l'auteur anglais, la chronique des tlkamas ou rois du Karagoué (Rohindall, NtaréVII, etc.), et nous avons abrégé notablement le chapitre dont nous donnons ici le résumé. (N. du trad.)