Volltext Seite (XML)
222 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. ment assidu,a pour mission spéciale d’arrêter toute personne rebelle. On trouve aussi presque toujours dans la royale de meure les vouananrjalavi ou tambours; les nsasé qui agitent des pois secs dans des gourdes vides; les milcU, joueurs de flûte; les moukondèri ou clarinettes, ceux qui s’accompa gnent de la voix en exécutant des airs sur des harmo nicas de bois et des harpes portatives; enfin ceux qui sifflent en s’aidant de leurs doigts, — car la musique est le prin cipal passe-temps de ces cours sauvages. Chacun, dans l’Ou ganda, doit avoir sa lance, son bouclier et son chien; ce sont les signes caractéristiques de la nation, et pour ainsi dire ses armes parlantes; les vouahoungou, de plus, ont droit de marcher au son du tambour. Mentionnons aussi une sorte de Neptune ou d’esprit marin (Mgussa), qui habite les profondeurs du N’vanza, manifeste ses volontés par l’intermédiaire d’un mkoungou spécialement chargé de lui servir d’interprète et, dans une certaine mesure, influe sur les affaires navales du royaume. Tous ces officiers, généralement parlant, doivent résider à la cour autant qu’il leur est possible; s’ils négligent ce devoir — ce qu’on attribue à la désaffection ou h l’insolence — ils perdent leurs terres, leurs femmes et tout ce qu’ils possèdent. Le pro duit de la confiscation passe à des courtisans plus zélés. Une mise élégante est de rigueur, et toute infraction à ce luxe réglementaire peut, en certaines circonstances, coûter la vie à celui qui se l’est permise. Toutefois, cette peine trop rigoureuse est fréquemment remplacée par une amende qui s’acquitte en bétail, chèvres, volailles ou fil de laiton 1 . Suivant la règle consti tutionnelle admise dans quelques pays de l'Europe, leur roi, comme on sait, » ne peut mal faire » : on renchérit dans l’Ou ganda sur ce dogme si commode pour la tyrannie, et toute me sure royale compte pour fin bienfait dont il faut rendre grâces au souverain, môme quand il s’agit d’une amende qu’il vous inflige ou d’une fustigation qu’il vous fait administrer. Ces corrections, • i. Légende de la gravure ci-contre : 1, Guerrier; — 2, ornements d’ivoire pour les jambes; — 3, chaussure et jambières du roi; — 4, bandeaux à l’usage des hommes; —5, ornements de tète; — G, bouclier et lances; — 7, 8, colliers; — 9, amulette en verroteries, portée par le roi ; — 10, colliers ; — il, poi gnard (le femme; — 12, 13, 14, charmes, talismans ; — 15, javelines ; — IG, anneau dortcil en peau de serpent, avec sa cheville de bois.