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LES VOUAHOUMA ET LEURS ORIGINES. 221 dans un groupe de huttes, afin de prévenir toutes chances d’intrigues et de dissensions. Ils devaient continuer à vivre ainsi jusqu’à l’époque où le monarque désigné, parvenu à l’âge de discrétion, prendrait solennellement la couronne ; à ce moment on se réservait de les brûler tous, excepté deux; ces derniers conservés en cas d’accident, et destinés à demeurer près du roi aussi longtemps qu’il lui plairait d’avoir des com pagnons de sa race : le jour où ceci ne lui conviendrait plus, l’un d’eux serait exilé 'dans l’Ounyoro et l’autre recevrait, dans l’Ouganda môme, des domaines assez considérables pour subvenir à tous ses besoins. Il fut également pourvu au sort de la mère du roi vivant, laquelle était devenue reine douairière, ou N’y a - masoré. Elle partageait avec son fils toutes les femmes du roi défunt, à l’exception de celles qui gardaient le tombeau, n’ayant toutefois que le droit de choisir alternativement en second. Son palais,duquel dépendaient de vastes domaines, était presque égal à celui de son fils qu’elle continuait à guider dans le gouvernement du pays, gardant ainsi, pour tout le temps de la minorité, la sub stance et la réalité du pouvoir, en ce sens du moins, qu’aucun changement politique essentiel n’avait chance d’aboutir s’il n’é tait sanctionné par elle Les princesses du sang royal deve naient les femmes du roi leur frère, personne autre n’ayant le droit de les épouser. La mère et le fils avaient respectivement leur kalikiros ou com mandant en chef (qui s’intitule aussi kamraviona), et maints autres officiers de haut rang. Parmi ceux-ci — nous observons la gradation hiérarchique — figure l’ilmas, la femme assez heu reuse pour avoir coupé le cordon ombilical, lors de la naissance du roi; la savouaganzi, sœur de la reine et barbier du roi; les kaggao, pokino, sakibobo, kitounziel autres préposés au gouverne ment des provinces; le jumba, grand amiral de la flotte; le /casow/ou,'tuteur des sœurs du roi; le mkouenda ou facteur; le kounsa et Yousungou, bourreaux en premier et en second; le mgemma, chargé des tombeaux; le sérouti ou brasseur, le mfoumbiro ou cuisinier,—sans parler des pages nombreux pour porteries messages et surveiller les femmes, — sans compter, non plus,, par centaines, les Vouakoungou subalternes. Un mkuungou, sans cesse au palais, commande les vouanagalali (gardes du corps), qui se renouvellent de mois en mois; un autre, égale-