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LES VOUAHOUMA ET LEURS ORIGINES. 217 nom de Kittara tend à disparaître peu à peu; on ne l’applique guère maintenant qu’aux régions occidentales de la contrée; celle du nord-est, où la capitale est située, s’appelle Ounyoro, et le reste, qui n’appartient pas à l’Ouganda, est désigné, nous le verrons plus bas, sous le nom d’Uddou. Personne n’a pu nous dire depuis combien de temps l’Ounyoro est soumis aux Vouahouma. Nous savons seulement que les trois derniers rois ont été Chiawambi, N’yawongo et Kamrasi, le mo narque actuel. Nous savons aussi qu’à un moment donné les dissensions survenues entre les princes de la famille royale amenèrent les vaincus à se retirer dans le Nkolé, où se trouva ainsi établi un second État vouahouma tout à fait indépendant du premier. Plus tard, le gouvernement du Karagoué se constitua delà même manière, et dure déjà depuis vingt générations. Il eut pour fondateur Rohinda, expulsé de Kittara comme conspirateur, et qui vint, à la tète d’un grand nombre de Vouahouma, chercher asile chez les Vouanyambo du Karagoué. Leur roi Nono l’accueillit favorablement et, pour prix de son hospitalité généreuse, fut assassiné par les nouveaux venus, à l’issue d’un repas où de trop fréquentes libations l’avaient mis à leur merci. Telle est l’origine de la dynastie actuelle. L’Ouzinza s’est trouvé placé sous la domi nation des Vouahouma dans des circonstances à peu près identi ques. Il formait encore un seul royaume, lorsqu’à la mort de Rouma, l’avant-dernier monarque, ses deux fils, Rohinda et Souwarora, commencèrent par se disputer la couronne et fini rent par se partager le pays, à l’instigation de Dagara, le dernier roi du Karagoué. Des États fondés par les Vouahouma, le dernier est le plus méridional; mais par delà ses frontières on trouve encore des émigrants de la même race, tels que les Vouatousi, venus du Karagoué, qui occupent les hauteurs d’Uhha au bord du lac Tanganyika, et, sous la protection des chefs nègres indigènes, donnent TOunyamouézi tout entier pour terrain de parcours à leurs immenses troupeaux. On dit aussi que les Vouapoka de Fipa, au sud du lac Rukwa*. proviennent de la même souche. Ces 1. Le lac Rukwa, guéable dans certaines saisons, et auprès duquel il existe un marché d’ivoire, est à l’est du lac Tanganyika, sur la route des caravanes qui de Kazeh se rendent à Kazembé dans la direction du sud. Le district de Fipa, dont il est ici question, est situé entre les deux lacs.