Une théorie. — Invasion asiatique du continent africain. — Traditions encore vivantes. — Démembrement du royaume de Kittara. — La Terre des Esclaves. — Chronique d’Ouganda. — Un Nemrod législateur. — Constitution aristocratique. — Liste des grandes charges. — L’éti quette ou la mort. — Le N’yanzig et ses lois. — Les sorcières offi cielles. — Haute et basse justice. — Les vierges expiatoires. — Disci pline intérieure. — Les pages et leurs turbans. — Cérémonies du sacre. — Expéditions militaires. Avant de pénétrer dans l’Ouganda, le plus puissant des États auxquels a donné naissance le démembrement de l’ancien royaume de Kittara, je voudrais placer sous les yeux du lecteur les notions ethnologiques que j’ai recueillies sur cette portion du continent africain où habitent les peuples connus sous le nom collectif de Vouahouma, et qu’on désigne aussi par celui de Gallas ou Abyssiniens. J’ai là dessus une théorie personnelle, fondée sur les traditions de ces différents peuples et sur ce que j’ai pu voir pendant que je résidais au milieu d’eux. Bien des gens, je le sais, regardent les Abyssiniens et les Gallas comme deux races distinctes. C’est une opinion, selon moi, mal fondée. Chez les uns comme chez les autres, le christianisme est de la plus haute antiquité. Il est bien vrai que les aborigènes de l’Abyssinie propre sont plus généralement agriculteurs, tandis que les Gallas s’adonnent de préférence à l’élevage des bestiaux; mais leurs rapports n’en ont pas moins dù être les mêmes qu’on voit exister entre les rois pas teurs, les tribus nomades des Vouahoumaetlespopulations agri coles de l’Ouzinza, du Karagoué, de l’Ouganda etde l'Ounyoro. Dans ces divers pays, lç gouvernement est aux mains d’enva-