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212 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. velles de l’Ounyamouézi tendaient à représenter comme de plus en plus crilique la situation des traiiquants arabes. Le sheik Saïd s’y trouvait encore, retenu avec mes pauvres miliciens hottentots, et ne pouvait se frayer un chemin jusqu’à la côte. Du 8 au 10 janvier. —Enfin le tambour de l’Ouganda s’est fait entendre. Maoula, le messager royal, avec sa nombreuse escorte d’hommes, de femmes et d’enfants bien vêtus, menant leurs chiens en laisse et soufflant dans leurs flûtes de roseaux, transmet à nos oreilles avides le bienveillant appel dont il est chargé. Informé par N’yamgundou 1 du désir que nous avions de le voir, et, de son côté, fort désireux d’offrir l’hospitalité à des hommes blancs, Mtésa nous demande de l'aller trouver sans retard. « Ses officiers sont chargés, dit Maoula, de nous fournir gratuitement tout ce dont nous aurons besoin, une fois entrés dans ses do maines. » Une seule circonstance désormais gêne ma marche, c’est la santé de Grant, pire que jamais, et qui ne promet pas de s’amé liorer avant un ou deux mois. Il est impossible de retenir iciune escorte aussi nombreuse; mille autres considérations me font re garder un prompt départ comme l’unique moyen de mener à bon terme notre important voyage. Aussi, imposant silence aux remords que m’impose cette nouvelle séparation, je confie aux bons soins de Roumanika mon fidèle compagnon, près duquel je laissais un certain nombre de Vouangouana. Dix charges de verroteries et trente de fil de cuivre furent mises de côté pom mes dépenses dans l’Ouganda. Baraka et son compagnon reçu rent, en même temps que la lettre dont je les chargeais pour Petherick, une quantité de perles équivalant aux fonds néces saires pour les faire vivre pendant six mois, plus un présent pour Kamrasi et un autre pour le chef du Gani, que je ne con naissais pas encore de nom. Je confiai à Insangez, le collègue de Masoudi, mes collections de naturaliste et mes rapports adressés à la Société géographique, qu’il se chargea de transporter à Kazeh, chez le sheik Saïd ; ce dernier, à son tour, les acheminera vers Zanzibar. Toutes ces affaires réglées, je fis partir mes hommes et me 1. Voir, sous la rubrique du 1" novembre 1861, le récit de la visite faite au capitaine Speke par cet ambassadeur de Mtésa.