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210 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. Africain ne révoque en doute le pouvoir des talismans et de la magie. Lorsque je conduis mes troupes au combat, si j’enten dais l’aboiement d’un renard, je battrais immédiatement en re traite, pareil pronostic me présageant une défaite. Beaucoup d’autres animaux, les oiseaux en particulier, possèdent ainsi une vertu favorable ou contraire. » Je tâchai de lui faire comprendre que s’il avait affaire à des incrédules, ne se confiant comme nous qu’à leur courage et à leur tactique, ces superstitions lui joueraient de mauvais tours, ce que Baraka lui confirma tout aussitôt en invoquant le souve nir des campagnes qu’il a faites dans l’Inde. Mon hôte m’écoute assez volontiers, convaincu peu à peu de la supériorité des hommes blancs. « Après tout, dit-il, les Arabes en conviennent eux-mêmes, c’est de la terre des Vouazoungou que nous arrivent les perles et les étoffes. » 1, 2 et 3 janvier 1862. — Nous inaugurons la nouvelle année sous les auspices les plus favorables; tout nous donne à supposer que M. Petherick, essayant de nous rejoindre, a bien réellement remonté le Nil. Kamrasi, le roi de l’Ounyoro, a fait informer Roumanika —par manière de fanfaronnade —qu’il avait, lui aussi, des visiteurs étrangers.» Ils n’étaient pas encore dans l’Ou- nyoro, à la vérité, mais dans le Gani, qui en dépend, et remon taient le Nil sur leur navire. Les gens du Gani, attaquant ces nou veaux venus, les avaient tout d’abord repoussés en dépit de leurs canons, qui brisaient les arbres sur le bord du fleuve, et leur avaient pris beaucoup de marchandises, dont une partie lui avait été fidèlement apportée; aussi venait-il d’expédier des ordres en vertu desquels ses sujets devaient respecter les étrangers et les laisser parvenir jusqu’à lui'. » Roumanika, auquel j’avais parlé de la promesse de Petherick, comprend toute l’importance que ces nouvelles ont pour moi, et m’aidera volontiers, dit-il, à les vérifier. « Kamrasi est son beau-frère, et se prête facilement à tout ce qu’il lui demande. Je pourrai donc sans inconvénient expédier quelques-uns de 1. C’était là, comme la suite du récit le fera voir, un détail confus de ce qui se passait à Gondokoro, où les navires de commerce venaient de se montrer, et d’une expédition que M. Bebono avait expédiée à Jaloro dans le Madi, 3° 10'33" la titude-nord, 31° 50' 45" longitude-est. — Hôte ajoutée par le capitaine Speke à sa seconde édition.