PREFACE. 7 quel se dessine en relief une bordure de montagnes. De leur base extérieure, et par une pente brusque, ce continent va re joindre les grèves plates qui confinent à la mer. Une assiette cependant est d’une forme à peu près régulière ; l’Afrique sous ce rapport échappe à la comparaison. C’est ainsi qu’au milieu du plateau central nous rencontrons, entourant la partie supé rieure du lac Tanganyika, un groupe de hautes montagnes prin cipalement formées de graviers argileux, que je suppose être les Lunæ Montes de Ptolémée ou les Sonia Giri des anciens géographes indous. De plus, au lieu d’offrir à son extrémité nord le relief dont nous parlions, -ce vaste pays va s’abaissant toujours gra duellement de l’équateur à la Méditerranée. Enfin, dispersés à la surface du plateau intérieur, se trouvent des bassins remplis d’eau (les lacs), que les pluies font déborder, et d’où sortent alors des fleuves assez puissants pour percer leur enveloppe de mon tagnes, rompre ainsi la digue qui leur était opposée, et prendre leur cours vers la mer. Arjents atmosphériques.—Sur la côte orientale, près de Zanzibar, les pluies marchent pour ainsi dire sur la piste du soleil et ne durent pas plus de quarante jours, en quelque lieu que se fasse la traversée de l’astre. Les vents, cependant, soufflent du sud- ouest ou du nord-est vers les régions échauffées par son rayon nement vertical. Mais au centre du continent, dans une zone qui comprend les dix degrés les plus rapprochés de l’équateur, la saison pluvieuse se prolonge beaucoup plus. Au cinquième degré de latitude sud, par exemple, pendant six mois entiers où le soleil se trouve de ce côté de l’équateur, les pluies continuent à tomber, et j’ai ouï dire que pareil phénomène avait lieu jusqu’au cinquième degré de latitude nord; tandis que sous l’équateur même, ou plutôt un peu au nord de l’équateur, il pleut avec plus ou moins d’abondance pendant toute l’année, mais plus parti culièrement aux équinoxes, ainsi que le prouvera le tableau