PRÉFACE DE L’AUTEUR ANGLAIS. \ J’ai entrepris de réunir dans les pages suivantes tout ce qui m’a paru de quelque importance et de quelque intérêt parmi les incidents et les scènes qui ont passé sous mes yeux pendant ma résidence dans l’intérieur de l’Afrique. Si ce que j’ai à dire ne se trouve pas tout à fait d’accord avec les notions préconçues tou chant les races primitives, on comprend que je n’y puis rien. Je prétends décrire avec soin l’Afrique telle qu’elle est, en elle- même, partout où la civilisation européenne n’a pu l’affecter soit en bien soit en mal. Si ce tableau est chargé d’ombres, il faudra nous rappeler cette époque lointaine des fils de Noé où l’aîné de tous, l’infortuné Cham, frappé de la malédiction pater nelle, se vit condamner à être l’esclave de Sem et de Japhet. Telle était alors cette branche de la descendance de Noé, telle nous la retrouvons aujourd’hui, preuve vivante et frappante de la vérité des saintes Écritures. Rappelons-nous aussi ce contraste: tandis que les peuples de l’Europe et de l’Asie, communiant avec Dieu par l’intermédiaire de ses prophètes, ont reçu ses lois et n’ont jamais tenu en oubli l’Ètre suprême qui les avait créés, les Africains, exclus de cette dispensation divine, n’ont gardé aucune idée ni de la suprématie providentielle ni des conditions d’une autre existence; ils ne croient donc qu’aux chances heureuses, aux talismans, et ne s’occupent que de la vie présente. La cen sure que provoquent chez nous leur âpreté au gain, leur manque