LE KARAGOUÉ. 179 quer l’acquittement, du tribut de passage, et voulant néanmoins ne pas me montrer insensible aux traitements généreux dont je suis l’objet, il m’a paru convenable d’offrir à Roumanika mon pis tolet-revolver, le premier qu’il eût jamais vu, et qui avait pro duit sur lui une impression surprenante. Je suis allé le trouver pour cela dans la hutte qui constitue sa résidence particulière. La propreté, l’élégance relative et le bon entretien de cette demeure n’ont pas laissé de m’étonner. La toiture est soutenue par des poteaux parfaitement réguliers auxquels sont attachés des tro- Notre’camp devant le palais de Roumanika. phées de lances et de javelines, les unes avec des manches de fer et des pointes de bronze, les autres avec des pointes de fer et des manches de bois, toutes artistement travaillées. Un grand écran mobile, en tresse de paille élégamment ouvragée, formait cloi son et divisait la chambre en deux portions inégales ; on voyait, sur la paroi opposée, à titre de simple ornement, de petites ancres d’airain et des modèles de vaches exécutés en fer, dans des proportions fort réduites, par les Arabes de Kufro.Ma visite nous a été rendue, l’après-midi, par Roumanika et Nnanaji dans un but tout politique. Le premier venait nous demander, — usant