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174 VOYAGE AUX SOURCES I)U NIL. il essaye de se faire un titre à notre reconnaissance, en mettant ses tambours et ses fifres à notre disposition pour égayer notre marche. C’est là un privilège particulier à sa race, et dont jouissent, soit chez eux, soit à l’étranger, les Vouakoungou 1 de l’Ouganda. 23 nov. Rozoka. — En quittant la vallée de l’Uthenga, nous sommes montés au sommet du N’yamwara, où nous avons apprécié pleinement, à quelque cinq'mille pieds du niveau de la mer, les bénéfices d'une pareille altitude. Descendus dans la vallée de Rozoka, Kachouchou nous déclare qu’il va prendre les devants, son maître désirant savoir d’avance où nous préférons nous établir. Le choix nous est donné entre son palais, un point quelconque à l’extérieur de l’enclos et le village de Kufro, où les Arabes ont un dépôt commercial sur la route directe de l’Ou ganda. Tant de politesse a bien le droit de nous surprendre, et nous tâchons d’y répondre convenablement. Notre ami Ka chouchou, gratifié par nous d’un rouleau de fil de cuivre, dira de notre part à son maître que notre unique objet est de le voir, lui et les autres grands monarques de la contrée. Nous accepte rons tous les honneurs qu’il voudra bien nous conférer, mais nous ne faisons pas le commerce et nous n’avons, par conséquent, aucun rapport avec les Arabes. 24 nov. Katawanga. — Nous arrivâmes le lendemain à la rencontre de deux routes, et, tandis qu’lrungou, suivi de ses tambours, de ses fifres, de ses amazones, prenait, avec les por teurs du hongo de Souwarora, celle qui conduit à Kufro, nous continuâmes à marcher dans la direction du palais. J’étudiais, chemin faisant, la formation géologique deces hauteurs compo sées principalement d’une argile sablonneuse tantôt bleue, tan tôt de couleurs alternantes, et au flanc desquelles on voit se dresser çà et là, comme de longues murailles blanches, des tranches de quartz sans mélange. Tout semble indiquer que ces terrains, ainsi amalgamés quand le sol était bas, se sont élevés graduellement de manière à faire de ces montagnes l’axe du centre du continent; ce qui leur assigne, selon toutes les proba bilités, l’origine la plus ancienne. A quelques miles du palais, nous reçûmes ordre de faire halte