2 INTRODUCTION. lac qui a reçu de lui le nom de la reine d’Angleterre, et constaté par à peu près l’immense étendue de cette nappe d’eau. Il an nonçait, en même temps, que les sources du Nil étaient décou vertes. Son compagnon ne partagea pas tout d’abord cette conviction enthousiaste, et dans le récit où il a relaté les incidents de leur commun voyage 1 il s’exprime sur ce point avec un scepticisme presque injurieux : « Probablement, dit-il en parlant du capi taine Speke, les sources du Nil étaient nées dans son cerveau comme les Montagnes de la Lune avaient surgi sous son crayon.... Porter, comme il le fait, la pointe septentrionale du Nyanza entre le quatrième et le cinquième degré de latitude nord, c’est donner un démenti formel aux résultats de l’expédition envoyée vers 1840 à la recherche des sources du Nil par le vice-roi d’Égypte. Cette expédition, en effet, pénétrant jusqu’au 3° 23' la titude nord, aurait dû parvenir jusqu’au Nyanza. Au contraire, d’après les renseignements qu’ils recueillirent sur les lieux, les membres qui la composaient placèrent la source qu’ils cher chaient sur le versant nord du mont Kénia, c’est-à-dire à trois cents ou trois cent cinquante milles au sud-est de l’endroit où ils s’étaient arrêtés. » Le capitaine Speke se fondait en partie sur les propos d’un marchand du SahouahiP qui avait entendu parler, disait-il, de grands vaisseaux, dont les officiers faisaient usage du sextant et du loch, lesquels fréquentaient habituellement la partie supé rieure ou septentrionale du Nyanza. Le capitaine Burton ne vou lait voir dans ces informations qu’une preuve de l’ignorance des naturels, qui, selon lui, devaient confondre l’Atlantique et le Nyanza. Il se méfiait des renseignements verbaux, obtenus à l’aide d’un interprète plus ou moins faillible, et dont l’exactitude, 1. Voyage aux grands lacs de l’Afrique orientale, traduit de l’anglais par Mme H. Loreau, lib. Hachette et C", 1862. 2. On désigne ainsi la région des côtes africaines que baignent sur une certaine étendue (à peu près dë Mombas à Quiloa) les eaux de la mer des Indes,