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L’OUZINZA. 141 • environ cinquante pour cent de son mérite conjugal, Loumérézi a jugé bon de confisquer le troupeau tout entier. Du 3 au 10 septembre. — Les femmes Vouahouma n’avaient pas été enlevées par la caravane. L’une d’elles, retrouvée dans un village voisin, déclare que, lasse des mauvais traitements de son mari, elle avait tout simplement pris la fuite. On l’a fouettée jusqu’au sang pour lui apprendre à mieux se conduire. Les deux autres ont été vues du côté de l’établissement de M’yonga. Mais les maris qui étaient partis pour les chercher s’en reviendront très-probablement les mains vides, car, en vertu de la loi de bouni, généralement pratiquée dans ces districts, M’yonga peut réclamer le prix des fugitives, sur lesquelles il a un droitdesaisine. Nouvelles incursions des Vouatouta. Un certain nombre des protégés de Loumérézi ont pris peur et se sont sauvés avec tous leurs troupeaux chez un chef du voisinage. Mais là, ils ont trouvé un des « anciens » de ce district, qui les y a ramenés à coups de fouet, en leur faisant honte de leur ingratitude et de leur couardise. 10 septembre.—Un des fils de Loumérézi, qui était allé acheter du bétail dans les environs de la capitale de l'Oukhanga, vient d’être arrêté par ordre de Rohinda. C’est la conséquence des rapports qu’a faits le chef d’Isamiro sur les trésors que m’a soustraits Loumérézi, et dont ce dernier s’était bien gardé de rendre compte à son suzerain. On le somme, à présent qu’on a un otage, ou de rendre le fruit de ses rapines, ou de m’expédier à Rohinda qui m’exploitera de son mieux. Dans la perplexité où le jette cette alternative, Loumérézi recourt à mes conseils. On devine que je le laisse dans l’embarras, et que, — riant à part moi de ses inquiétudes, — je me borne à lui signaler les consé quences fatales de son excessive rapacité. Du 11 au 15 septembre. —Masoudi et sa caravane sont arrivés de Mchiméka. Ce négociant se plaint des pertes qu’il a subies par suite de désertions nombreuses. M’yonga, Rouhé l’ont indigne ment exploité, ce qui me décide à écrire à Grant, afin qu’il évite, autant que possible, de passer sur le territoire de ce dernier chef. Loumérézi me semble revenu à de meilleurs sentiments et, d’après mes conseils, se montre plus traitable envers Masoudi. 11 est persuadé, maintenant, que des exactions illimitées tourne raient en définitive à son détriment; il a, pour se confirmer dans