Volltext Seite (XML)
138 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. Du 16 au 19 août. — En l’ab:ence de Louraérézi, je reçois le 17 la visite du chef d’Isamiro, dont le district est voisin du N’yanza, et qui reparut le 18, avant le retour de Loumérézi. Cette dé marche , en apparence tout amicale, n’est en somme qu’une mesure d’espionnage. Rohinda, le grand chef mhouma, le maître de l’Oukhanga, dont fait partie l’état de Bogoué, a voulu savoir en quoi consistaient les présents que m’a extorqués Loumé rézi, présents sur la plus grande partie desquels il peut reven diquer un droit de suzerain. Au retour de ce dernier, le 19, les tambours battent toute la nuit. Du 20 au 21 août. — Les tambours ont encore battu cette nuit- ci, mais pour des raisons bien différentes. Les Vouatouta rôdent autour de la borna de Loumérézi, proclamant leur intention d’enlever le bétail appartenant aux Vouahouma qui sont venus en assez grand nombre se placer sous la protection de mon hôte. Tout bien vu, cependant, ces bandits ne se risqueront pas à portée de nos balles. Arrive du Karagoué une autre caravane qui m’apporte de bonnes nouvelles. Roumanika et Souwarora nous attendent avec impatience. Ce dernier nous a même dépêché quatre messagers qui seraient arrivés en même temps que la caravane si l’un d’eux n’était tombé malade en route. Je me hâte de transmettre à Grant ces renseignements de bon augure. Le lendemain, 22, retardés comme nous l’avons dit, se pré sentent les Vouasoui députés par Souwarora. Leur taille est pe tite, mais bien prise, leur physionomie très-douce, leur attitude parfaitement courtoise. C’est à genoux, et les mainsjointes, qu’ils me font part des intentions de leur chef. Ils désavouent tous les mauvais bruits par lesquels on cherche à m’effrayer et me pres sent de pénétrer dans ses États. Malgré les conseils de Baraka, qui me suggère l’un après l’autre divers motifs de méfiance, j’expose à ces hommes la situation où nous sommes, et je leur demande d’aller eux-mêmes trouver Grant pour rendre con fiance aux gens de notre suite, — ceci moyennant un salaire à compte duquel je leur donne quelques pièces d’étoffe et quel ques colliers. Loumérézi ayant eu vent de cette libéralité, manifeste une grande colère contre ces messagers, qu’il traite d’imposteurs et dont il ne veut pas autoriser le départ. « Je suis son hôte : il ne