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L’OUN YAMOUKZI. 107 ce royaume ayant déjà été partagé; Ceci sera l’objet d’une con férence tenue avec Manoua Séra lui-même, que j’invite à venir immédiatement, parce qu’il m’est impossible de différer mon départ. Mousa, cependant, n’est pas encore tout à fait décidé à me suivre : disons mieux, il ne veut pas m’accompagner au’ delà des frontières de l’Ousoui, craignant qu’on ne le rende responsable, sur la côte, des exactions énormes que je vais avoir à subir. Il est d’ailleurs très-malade et se bourre de pilules pour être en état de m’accompagner quand je partirai. Ces pilules sont tout bonnement des boutons de roses séchés au four, qu’il alterne avec des morceaux de sucre candi. Sur ces entrefaites (du 10 au 12) un messager nous arrive de l’Ousoui, lorsque j’espérais le moins une pareille bonne fortune. Celui qui l’envoie est un grand mganga ou magicien, nommé le docteur K’yengo, un ancien ami de Mousa, qui, engagé actuelle ment à titre de mtongi ou directeur de caravanes, désirerait avoir, en échange de quelques morceaux d’ivoire, un certain nombre de belles étoffes, et cela le plus tôt possible, car il cen tralise en ce moment toutes les caravanes destinées à un long voyage dans l’Ouganda. Je voudrais saisir la balle au bond et, au moyen de quelques présents, me créer des relations avec un homme si bien placé pour servir mes projets. Mousa me dissuade de lui rien envoyer. — Le messager, dit-il, s’appropriera le ca deau que je lui aurai confié, puis fera tout aü monde pour m’em pêcher de voir K’yengo. — Survient presque immédiatement un autre messager envoyé par Souwarora pour savoir de mon hôte s’il est vrai que les Arabes se soient alliés aux Youatouta. Ce prince demande qu’une ambassade vienne l’assurer expres sément, au nom de Mousa et de ses collègues, qu’ils ne nourris sent contre lui aucun dessein hostile.il demande aussi qu’on lui envoie un chat. Un beau matou noir est remis en conséquence au messager, en même temps qu’une sorte de mémorandum où Mousa raconte tout ce que j’ai fait pour arriver à la conclusion de la paix. — Il ajoute, pour me ménager un bon accueil, que j’emmènerai, dans l’Ousoui,l’ambassade désirée par Souwarora. Dans la soirée, mes gens reviennent avec le Cyclope, chargé cette fois de nous dire, de la part de son maître, « que ce dernier désire toujours la paix, mais qu’il n’a pas cru devoir venir, attendu que rien n’est encore décidé, touchant la déposition