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94 VOYAGE AUX SOURCES DU NIL. nous rencontrerons, sur la rive gauche du nullah Walé, à quel que distance d’ici, l’antilope noire et le blanc-boc, dont je n’ai pas encore d’échantillons. Malheureusement, nous étions dans une région marécageuse, où mon compagnon prit une grosse fièvre qui l’empêchait de sortir. Quant à moi, bien que je fusse dans la boue jusqu’à mi-corps pendant une bonne partie de la journée, je ne vis qu’une antilope noire, et sur sept blanc-bocs que j’avais blessés, un seul me resta. Encore ne l’aurais-je pas eu sans quelques lions qui le poussèrent du côté dp notre camp, et dont les rugissements nous donnèrent l’éveil. Dès la pointe du jour, je me mis à leur poursuite; mais ces prudents animaux avaient détalé de meilleure heure encore, m’abandonnant la moi tié de leur proie. Du 25 février au 13 mars. — Rentrés à Kazeh, où aucune be sogne spéciale ne nous occupe, je passe mon temps à prendre des informations sur les contrées lointaines au sein desquelles je vais m’engager, à augmenter mes collections zoologiques, sur tout à de longs calculs d’astronomie. Tout ceci nous mène au 13 mars, jour néfaste où la ville de Kazeh se trouve tout à coup plongée da’ns le deuil et dans les larmes. Quelques esclaves arri vés de nuit, — après avoir cheminé secrètement à travers les fo rêts, où une mort certaine les attendait s’ils eussent été décou verts, — nous apprennent que Snay, Jafou et cinq autres Arabes ont été tués, sans compter un grand nombre de leurs esclaves. L’expédition avait débuté sous les meilleurs auspices. Hori-Hori, le chef de Khoko, était tombé dans le premier combat; une grande partie de ses gens avaient été réduits en esclavage, un bétail nom breux enlevé de vive force, et l’ivoire enfin, le précieux ivoire était rentré dans les mains de ses légitimes propriétaires. Poursuivant leurs avantages, les vainqueurs avaient pris Ousékhé, qui s’était rachetée moyennant une forte rançon. Mais alors, apprenant qu’une caravane entière, avec une cargaison de 5000 dollars, ve nait d’être coupée parlesgens de Mzanza', ils eurent la malheu reuse idée de diviser leur petite armée en trois détachements, dont l’un devait ramener à Kazeh le butin déjà fait, l’autre former une réserve à Mdabourou, sur la limite orientale du désert, et le troisième, commandé par Snay et Jafou, marcher à l’attaque de