LES Klf IN ES. 58 t-il les Sabéens de Ninive et de Babylone ; le Perse, adorateur du feu ; le Grec, le Romain, idolâ tres; les anciens royaumes du Nil, et vos propres aïeux Arabes et Tartares ? Comment juge-t-il encore maintenant tant de nations qui méconnaissent ou igno rent votre culte, les nombreuses castes des Indiens, le vaste empire des Chinois, les noires tribus de l’Afrique, les insulaires de l’Oce'an, les peuplades de l’Amérique ? » Hommes présomptueux et ignorans, qui vous ar rogez à vous seuls la terre ! si Dieu rassemblait à la fois toutes les générations passées et présentes , que seraient, dans leur océan, ces sectes soi-disant universelles du chrétien et du musulman ? Quels seraient les jugemens de sa justice égale et commune sur l’universalité réelle des humains? C’est là que votre esprit s’égare en systè mes incohérens, et c’est là que la vérité brille avec évi dence ; c’est là que se manifestent les lois puissantes et simples de la nature et de la raison : lois d’un moteur commun, général ■ d’un Dieu impartial et juste, qui, pour pleuvoir sur un pays, ne demande point quel est son prophète; qui'fait luire également son soleil sur toutes les races des hommes, sur le blanc comme sur le noir, sur le juif, sur le musulman, sur le chrétien et sur l’ido lâtre ; qui fait prospérer les moissons là où des mains soi gneuses les cultivent ; qui multiplie toute nation chez qui régnent l’industrie et l’ordre ; qui fait prospérer tout em pire où la justice est pratiquée, où l’homme puissant est lié par les lois, où le pauvre est protégé par elles, où le faible vit en sûreté, où chacun enfin jouit des droits