LES RUINES. 56 Perse qui se laisserait suffoquer ayant de souffler le feu de son haleine y c’est l’Indien qui place la suprême per fection à se frotter de fiente de vache , et à prononcer mystérieusement Aûmy c’est le musulman qui croit avoir tout réparé en se lavant la tète et les bras, et qui dispute, le sabre à la main, s’il faut commencer par le coude ou par le bout des doigts y c’est le chrétien qui se croirait damné s’il mangeait de la graisse au lieu de lait ou de beurre. O doctrines sublimes et vraiment célestes ! ô mo rales parfaites et dignes du martyre et de l’apostolat! je passerai les mers pour enseigner ces lois admirables aux peuples sauvages, aux nations reculées; je leur dirai : Enfans de la nature! jusques à quand marcherez- vous dans le sentier de tignorance ? Jusques à quand méconnaîtrez-vous les vrais principes de la morale et de la religion ? Venez eu chercher les leçons chez les peuples pieux et sa vans, dans des pays civilisés; ils vous appren dront comment, pour plaire à Dieu, il faut, en certains mois de l’année, languir de soif et de faim tout le jour; comment on peut verser le sang de son prochain, et s’en purifier en faisant une profession de foi et une ablution méthodique ; comment on peut lui dérober son bien, et s’en absoudre en le partageaut avec certains hommes qui se vouent à le dévorer. » Pouvoir souverainet caché de l’univers! moteur mystérieux de la nature! ame universelle des êtres! toi que, sous tant de noms divers, les mortels ignorent et révèrent; être incompréhensible, infiniy Dieu qui, dans l’immensité des deux, diriges la marche des mon- c 1 i ( c I t s t V 1 c s i r i s I i c c s I t I <