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CHAPITRE XII. 5l le Génie, ces feux qui courent sur la terre, et comprends-tu leurs effets et leurs causes? — O Génie! répondis-je, je vois des colonnes de flammes et de fumée, et comme des insectes qui les accompagnent; mais quand déjà je saisis à peine les masses des villes et des monumeus, comment pourrais-je discerner de si petites créatures? seulement on dirait que ces insectes simulent des combats ; car ils vont, viennent, se choquent, se poursuivent. — Ils ne les simulent pas, dit le Génie, ils les réalisent. — Et quels sont, repris-je, ces animalcules insensés qui se détruisent? ne périront-ils pas assez tôt, eux qui ne vivent qu’un jour?.... Alors le Génie me touchant encore une fois la vue et l’ouïe: Vois } me dit-il, et entends. —Aussitôt, dirigeant mes yeux sur les mêmes objets : Ah! malheu reux, m’écriai-je, saisi de douleur, ces colonnes de feux ! ces insectes! ô Génie! ce sont les hommes, ce sont les ra vages de la guerre! Ils partent des villes et des ha meaux, ccs torrens de flammes ! Je vois les cavaliers qui les allument, et qui, le sabre à la main, se répandent dans les campagnes; devant eux fuient des troupes éper dues d’enfans, de femmes, de vieillards : j’aperçois d’au tres cavaliers qui, la lance sur l’épaule, les accompagnent et les guident. Je reconnais même à leurs chevaux en laisse, à leurs kalpals , à leur touffe de cheveux, que ce sont des Tartares ; et sans doute ceux qui les poursui vaient, coiffés d’un chapeau triangulaire et vêtus d’uni formes verts, sont des Moscovites. Ah ! je le comprends, la guerre vient de sc rallumer entre l’empire des tsars et celui des sultans. — « Non, pas encore, répliqua le Gé-