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LES KUINES. 4o Ainsi, parce qu’un homme fut plus fort qu’un autre, cette inégalité, accident de la nature, fut prise pour sa loi ; et parce que le fort put ravir au faible la vie, et qu’il la lui conserva, il s’arrogea sur sa personne un droit de propriété abusif, et Pesclavage des individus prépara l’esclavage des nations. Parce que le chef de famille put exercer une autorité absolue dans sa maison, il ne prit pour règle de sa con duite que ses goûts et ses aflections : il donna ou ôta ses biens sans égalité, sans justice; et \z.despotisme pater nel jeta les fondemens du despotisme politique. Et dans les sociétés formées sur ces bases, le temps et le travail ayant développé les richesses, la cupidité, gênée par les lois, devint plus artificieuse sans être moins active. Sous des apparences d’union et de paix civile, elle fomenta, au sein de chaque État, une guerre intestine, dans la quelle les citoyens, divisés en corps opposés de profes sions , de classes, de familles, tendirent éternellement à s’approprier, sous le nom de pouvoir suprême, la fa culté de tout dépouiller et de tout asservir au gré de leurs passions : et c’est cet esprit àl invasion qui, déguisé sous toutes les formes, mais toujours le même dans son but et dans ses mobiles, n’a cessé de tourmenter les nations. Tantôt, s’opposant au pacte social, ou rompant celui qui déjà existait, il livra les habitans d’un pays au choc tumultueux de toutes leurs discordes ; et les États dis sous furent, sous le nom d’anarchie, tourmentés par les passions de tous leurs membres. Tantôt un peuple jaloux de sa liberté, ayant préposé