CHAPITRE XI. 3g Ainsi, les anciens États prospérèrent, parce que les institutions sociales y furent conformes aux véritables lois de la nature , et parce que les hommes, y jouissant de la liberté et de la sûreté de leurs personnes et de leurs pro priétés , purent déployer toute l’étendue de leurs facul tés, toute l’énergie de l’amour de soi-mcme. CHAPITRE XI. CAUSES GENERALES DES REVOLUTIONS ET DE LA RUINE DES ANCIENS ÉTATS. Cependant la cupidité avait suscité entre les hommes une lutte constante et universelle qui, portant sans cesse les individus et les sociétés à des invasions réciproques , occasiona des révolutions successives et une agitation re naissante. Et d’abord, dans l’état sauvage et barbare des premiers humains, cette cupidité audacieuse et féroce enseigna la rapine, la violence, le meurtre ; et, long-temps, les pro grès de la civilisation en furent ralentis. Lorsqu’ensuite les sociétés commencèrent de se former,. l'effet des mauvaises habitudes passant dans les lois et les gouvernemens, il en corrompit les institutions et le but; et il s’établit des droits arbitraires et factices, qui dépra vèrent les idées de justice et la moralité des peuples.