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CHAPITRE TII. on -*7 animaux qui nous sustentent ? Que n’appliquons-nous nos soins à les multiplier et à les défendre ? Nous nous ali menterons de leurs produits ; nous nous vêtirons de leurs dépouilles, et nous vivrons exempts des fatigues du jour et des soucis du lendemain. » Et les hommes, s’aidant l’un et l’autre, saisirent le chevreau léger, la brebis ti mide ; ils captivèrent le chameau patient, le taureau fa rouche, le cheval impétueux; et, s’applaudissant de leur industrie, ils s’assirent dans la joie de leur ame, et com mencèrent de goûter le repos et l’aisance ; et Vamour de soi, principe de tout raisonnement, devint le mo teur de tout art et de toute jouissance. Alors que les hommes purent couler des jours dans de longs loisirs et dans la communication de leurs pensées, ils portèrent sur la terre, sur les cieux, et sur leur propre existence, des regards de curiosité et de réflexion; ils remarquèrent le cours des saisons, l’action desélémens, les propriétés des fruits et des plantes, et ils appliquèrent leur esprit à multiplier leurs jouissances. Et dans quel ques contrées, ayant observé que certaines semences con tenaient sous un petit volume une substance saine, pro pre à se transporter et à se conserver, ils imitèrent le procédé de la nature ; ils confièrent à la terre le riz, l’orge et le blé, qui fructifièrent au gré de leur espérance ; et ayant trouvé le moyen d’obtenir, dans un petit espace, et sans déplacement, beaucoup de subsistances et de longues provisions , ils se firent des demeures sédentaires ; ils se construisirent des maisons, des hameaux, des villes, formèrent des peuples, des na-