CHAPITHE IV. *7 s’approchant de moi et posant sa main sur ma tète : <i Elève-toi, mortel, dit-il, et dégage tes sens de la pous sière où tu rampes.... » Et soudain, pénétré d’un feu cé leste , les liens qui nous fixent ici-bas me semblèrent se dissoudre; et tel qu’une vapeur légère, enlevé par le vol du Génie, je me sentis transporté dans la région supé rieure. Là, du plus haut des airs, abaissant mes regards vers la terre, j’aperçus une scène nouvelle. Sous mes pieds, nageant dans l’espace, un globe , semblable à celui de la lune, mais moins gros et moins lumineux , me pré sentait l’une de ses faces ; et celte face avait l’aspect d’un disque semé de grandes taches, les unes blanchâtres et nébuleuses, les autres brunes, vertes ou grisâtres; et tandis que je m’efforçais de déméler ce qu’étaient ces ta ches : « Homme qui cherches la vérité, me dit le Génie, reconnais-tu ce spectacle ? — O Génie ! répondis-je , si d’autre part je ne voyais le globe de la lune, je prendrais celui-ci pour le sien; car il a les apparences de cette pla nète vue au télescope dans l’ombre d’une éclipse : on dirait que ces diverses taches sont des mers et des con- tinens. » — Oui, me dit-il, ce sont des mers et des con- tinens, ceux-là mêmes de l’hémisphère que tu habi tes » — Quoi! m’écriai-je, c’est là cette terre où vivent les mortels!.... » — Oui, reprit-il : cet espace brumeux qui occupe irrégulièrement une grande portion du disque, et l’cn- ceint presque de tous côtés, c’est là ce que vous appelez